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Des enjeux sociaux, environnementaux et d’arbitrage

Trois réflexions en guise de conclusions des travaux de la Semaine sociale sur l’aménagement du territoire. Les enjeux d’aménagement du territoire sont d’abord des enjeux sociaux. Ils sont la traduction des rapports de force qui s’opèrent dans la société. Ils sont d’une grande complexité, qui nécessite, si on ne veut pas que se reproduisent les inégalités, que les pouvoirs publics prennent en compte l’action collective développée au bénéfice des personnes qui, isolées, ne peuvent faire valoir leurs droits. C’est dire l’importance du rôle des mouvements sociaux et des associations, moteurs de cette action collective, qui fait de tous les usagers du territoire, y compris les plus faibles, de véritables acteurs de leur aménagement. La question énergétique est omniprésente et majeure. Les dimensions sociale et environnementale sont intrinsèquement liées. Par exemple, la part des coûts liés à la mobilité dans le budget des ménages est en croissance constante et va devenir, si elle n’est pas prise en compte dans les choix en matière d’aménagement du territoire, un facteur de précarisation accrue pour les milieux populaires. Complémentairement, un dossier emblématique mérite d’être mis en évidence, celui du cadre éolien en Wallonie. Le MOC soutient le développement des initiatives coopératives en matière d’éolien citoyen. Il appelle ces initiatives et les pouvoirs publics, principalement communaux, à faire alliance pour défendre le cadre projeté sur le plan politique, qui leur garantit la place qui leur revient et fait barrage à la mainmise exclusive des intérêts privés sur la production d’énergie éolienne. Le niveau d’arbitrage et de décision doit être le mieux adapté pour répondre à la fois aux objectifs environnementaux et sociaux. Aujourd’hui, des communes peuvent prendre des décisions en externalisant les effets sur la commune voisine. Cette remarque est vraie aussi pour des régions ou des pays. La réforme du Code wallon d’aménagement du territoire de l’urbanisme et du patrimoine (Cwatup), entre autres – mais cela ne suffira évidemment pas – devra prendre en considération la question en remettant chaque niveau de pouvoir devant ses propres responsabilités. Complémentairement, parmi toutes les idées qui ont été avancées durant les travaux, je voudrais attirer l’attention sur trois d’entre elles, particulièrement fécondes :  Le lien entre l’aménagement du territoire et la crise climatique : on voit que le bâtiment et le transport sont les deux domaines où peuvent le mieux s’opérer les changements qui doivent permettre d’inverser la tendance.  L’usage de l’approche gender mainstreaming peut efficacement orienter les politiques vers des choix d’aménagement du territoire : plus d’égalité peut conduire vers plus de durabilité, tout en faisant évoluer les modes de vie.  La place des jeunes dans l’espace public Voir l’article « Commentaires d’actualités politiques » aux pages suivantes.