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Être ou ne pas être belge

Y a-t’il, à gauche, une pensée commune à propos du devenir de la Belgique ? Autrement dit : s’il y a débat, quel en est le point de départ ? Pour le vérifier, voici les ingrédients auxquels on a eu recours.

1. Un texte particulièrement décapant de Claude Semal (paru sous le titre « Etre ou ne pas être belge » dans la gazette du Théâtre Le Café qu’il anime). lequel Semal ne se contente pas d’être chanteur et comédien : observateur grinçant de nos grandes et petites turpitudes, la Belgique a toujours été (du « Pays Petit » à « Noble B. » des deux chansons cultes) l’objet de toutes ses attentions.

2. Quatre observateurs, de sensibilités aussi diverses que leur style, à qui on a demandé de commenter le texte de Semal. les deux premiers participent à la rédaction de Politique.

Claude Demelenne, wallon (liégeois) installé dans la périphérie bruxelloise, s’est engagé avec virulence dans un combat pour le maintien de la Belgique, combat qu’il définit comme « la grande cause progressiste de la fin de siècle« .

Serge Govaert, bruxellois bâtard de pure souche et dans les deux langues, cultive un scepticisme ravageur tant à l’égard des nostalgiques belgicains que des boutefeu communautaires. Un papier remarqué dans Le Monde diplomatique de janvier : « Même le sport ne rassemble plus les Belges« .

José Fontaine, enseignant, militant wallon quasi emblématique, publie la revue Toudi ! (sous-titrée : Amis wallons et d’ailleurs, Salut et Fraternité !) où il prêche avec lyrisme pour une identité wallonne non-ethnique et non-nationaliste.

Bernadette Wynants, sociologue à l’UCL, anime, avec quelques autres jeunes intellectuels wallons (principalement issus de l’UCL) le collectif « Goupil » qui milite pour faire du binôme Wallonie-Bruxelles une réelle communauté politique.