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Les petits Dieux du stade politique

Quand on est fils de Dieux, il est difficile de ne pas tomber dans le chaudron de soupe céleste dès son plus jeune âge. Ainsi cette photo de groupe de quelques nouvelles étoiles divines. Pour une question de longueur, le portrait se limite à quelques figures du paysage politique wallon. À droite, dans le tapis de nuages bleus, on aperçoit tout d’abord Charles, ou Romulus, le fils du grand chef (de guerre), Arès, Mars pour les Romains. Dieu de la guerre, Mars est aussi le Dieu du printemps et de la jeunesse. Ainsi, Charles, Le Jeune donc, reçu très tôt ses habits de combat. D’abord pour s’imposer parmi les siens – il possède depuis quelques temps déjà son propre nuage – ensuite pour étriper l’ennemi dans l’agora. Dans cette seconde tâche, il semble d’ailleurs avoir excellé puisqu’il s’est mis à dos un bon nombre d’adversaires qui lui reprochent une stratégie de combats empreinte d’“arrogance”. Romulus, lui, s’en fiche. Et pourtant, aujourd’hui, il doit ronger son frein car, papa parti vers des cieux plus élevés, son destin de suprême fondateur d’une nouvelle enceinte bleue semble subitement s’être éloigné (à tout jamais?). Au centre (humaniste), on trouve deux petits Dieux oranges. Melchior Jr, fils de Zeus, l’ex-Dieu de la lumière céleste et ancien arbitre supérieur de la Justice sur Terre. Brillant intellectuel, Melchior Senior semble avoir savamment insufflé son autorité naturelle à son rejeton. Étincelant universitaire, maître en droit (européen), parlementaire et vice-président des cumulus oranges, le tout à seulement 27 printemps! Assis sur les genoux de reine Joëlle, sa marraine, Melchior attend patiemment un maroquin fédéral dont lui a tant parlé son père et, un jour, prendre les rennes du char présidentiel dont Zeus ne s’est jamais emparé. Assis à côté de Melchior, de 7 ans son aîné, on distingue Benoît (Lutgen), ou plutôt Hermès, messager des Dieux (oranges) et guide des voyageurs (égarés). On le remarqua ainsi lors de ce grave jour de novembre 2003 où il transmis la lettre d’adieu vénéneuse de son clan au roi(telet) Richard, parti porté allégeance au grand suzerain bleu. Ami des routards, Hermès aura désormais la charge d’en attirer un grand nombre via l’entretien de la campagne wallonne. À gauche, tout de rouge vêtu, pointe fièrement Frédéric (Daerden), le fils d’Hadès, Dieu du monde souterrain et, donc, des richesses (en terres francophones).Un Dieu qui quitte peu son empire, si ce n’est pour l’étendre. Baigné dans l’odeur des finances depuis l’école (il a fait HEC, comme son père), Fred’ a déjà acquis le trait divin le plus élaboré de son père : une prestance vocale de métronome. Enfin, de retour dans les nuages azurés, un peu effacés, on devine deux derniers petits Dieux, des frangins cette fois : Lucas et Denis D…yonisos. Leur père, ancien Dieu du délire extatique sur la place publique, fut mal aimé presque toute sa vie, même (surtout?) parmi les siens, voire rejeté. Opposé au rationalisme, titanique, Dyonisos personnifiait la sincérité de l’instinct. Quel héritage pour sa descendance… Oui mais, malgré les mauvaises apparences, le sang de Den’ et Luc’, comme celui de Charles, Fred, Melchior et les autres…restera divin pour toujours et, qui sait, les aidera peut-être un jour à retrouver le lustre familial d’antan.