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Orange ukrainienne à la sauce belge

Sur et sous-médiatisation de certains acteurs, dualisation simpliste de l’événement (camps pro et anti-occidental), parti pris implicite pour un candidat… La couverture de la «révolution orange» ukrainienne par la presse belge francophone dite sérieuse (Le Soir et La Libre Belgique) n’a pas manqué d’étonner.

La «révolution orange» en Ukraine est apparue dans l’actualité internationale telle une intruse. Située entre les élections nord-américaines qui virent la réélection de Georges W. Bush et le tsunami en Asie du Sud-est, elle occupa durant presque deux mois les journaux de plusieurs pays. De quoi se souvient-on aujourd’hui ? De rues remplies de manifestants et d’un homme empoisonné, tout au plus. Comment les médias belges abordèrent-ils le sujet ? Et plus particulièrement, comment les deux quotidiens francophones dits de référence s’y sont-ils pris pour le traiter ? Cette question est à l’origine de mon mémoire de licence, que cet article résume.

Rappel historique

Dimanche 31 octobre 2004, premier tour des élections présidentielles d’Ukraine. Viktor Louchtchenko (de la coalition Notre Ukraine) et son adversaire et dauphin de Leonid Koutchma, Viktor Lanoukovitch (Parti des régions) obtiennent des résultats très proches. Ils frôlent tous deux les 40%. Le deuxième tour est garanti. L’OSCE Organisme pour la sécurité et la coopération en Europe.. qui a 600 observateurs sur place, dénonce des «irrégularités» dans la tenue de ce premier tour. Tout comme les États-Unis. Le deuxième tour se déroule le 21 novembre. La commission électorale centrale déclare Lanoukovitch vainqueur des élections avec 49,46% des votes en sa faveur contre 46,61% pour Louchtchenko. L’opposition affirme que les résultats sont faux. Des manifestations commencent à Kiev et à L’viv. En quelques jours, ce sont 200 000 personnes qui manifestent pour l’opposition. Elles se rassemblent sous la couleur de Leur parti : l’orange. Une place centrale de la capitale se recouvre vite de leurs tentes. Louchtchenko dépose une plainte devant la Cour suprême et demande l’annulation des élections. À l’Est, puis également à Kiev, des militants pro-Ianoukovitch se réunissent aussi. La tension monte. Le 3 décembre, finalement, la Cour suprême tranche. Elle annule les résultats du second tour et adjoint la Commission électorale centrale d’en réorganiser un. Un «troisième tour», donc, aura lieu le 26 du mois. Pour Louchtchenko, cela signifie la «victoire de la révolution». Mais congrès, manifestations et blocage des institutions continuent. L’affaire de l’empoisonnement de Viktor Louchtchenko (en septembre 2004) connaît un rebondissement très médiatisé. Les médecins de la clinique autrichienne où il a été soigné déclarent le 11 décembre que l’empoisonnement était dû à la dioxine. Le procureur général d’Ukraine réactive l’enquête. Le troisième tour donne la victoire à Viktor Louchtchenko : 51,99% des voix contre 44,19% pour Viktor Lanoukovitch. Celui-ci porte immédiatement plainte auprès de la Cour suprême. Il accuse son adversaire de fraudes électorales. Mais ces accusations sont rejetées. Louchtchenko prête serment le 2 janvier 2005.

Peu d’interviews, de portraits, et surtout, peu d’analyses figurent dans les pages des deux quotidiens.

Distance journalistique

Depuis le week-end du 31 octobre et du 1er novembre 2004 (premiers articles parus dans La Libre Belgique à propos des élections présidentielles ukrainiennes), jusqu’au week-end du 15 et 16 janvier 2005 (derniers papiers publiés dans les deux journaux analysés), Le Soir et La Libre écrivent respectivement 90 et 87 articles sur le sujet. En moyenne, dans chacune des publications, le lecteur peut en trouver au moins un tous les deux jours. Ces papiers se concentrent en réalité autour de deux moments clefs «et demi» : les deux seconds tours et l’annonce de l’empoisonnement à la dioxine de Viktor Louchtchenko. La Libre Belgique et Le Soir publient, en fait, une majorité d’articles d’information : filets, synthèses, reportages… Ceux-ci prennent la forme de «relation journalière» des événements qui décomptent les multiples actions des acteurs principaux. Au départ, ce sont deux correspondants de Moscou qui fournissent chacun des synthèses à leur journal respectif. Mais très vite, Benjamin Quénelle, le journaliste du Soir migre vers la capitale de l’Ukraine, où il écrit un bon nombre de reportages tout au long du premier deuxième tour. Le journal adopte ainsi une position de «témoin» des événements (donc plus subjective). Par contre, La Libre, qui dispose de moins de moyens, continue de reprendre les papiers de son correspondant moscovite, Boris Toumanov. Celui-ci fournit une vision panoramique des péripéties de la journée. Il les relate minutieusement et son éloignement géographique, comme la forme de ses articles, amène à le considérer tel un narrateur «omniscient». La Libre Belgique garde ainsi une attitude de distance, d’une plus grande «objectivité» vis-à-vis de cette actualité. Le quotidien fait, toutefois, également paraître quatre reportages. Première encoche à la distance affichée, ce genre d’articles, comme dans Le Soir, se situe dans un contexte particulier : les manifestations de l’opposition à Kiev. Cependant Le Soir, qui publie en tout beaucoup plus de reportages, diversifie un peu plus le cadre, les lieux et les acteurs. Il explore d’autres contrées (Kharkiv, la Crimée…), rencontre aussi des supporters de Ianoukovitch… Peu d’interviews, de portraits, et surtout, peu d’analyses figurent dans les pages des deux quotidiens. Les journalistes analysent, ici, le conflit ukrainien majoritairement dans un contexte international. Les articles de ce genre supposent une plus grande subjectivité de la part de l’auteur, sans toutefois relever du commentaire. Le Soir écrit, par exemple, sept analyses et presque autant d’interviews ; ce qui tendrait à confirmer que le journal opte pour une attitude «plus engagée». Et inversement. La Libre Belgique en comptabilise moitié moins. Alors qu’au total, elle compte plus ou moins le même nombre de papiers. Cela présuppose-t-il d’une position plus objective ? En fait, encore une fois, et La Libre et Le Soir donnent principalement à entendre (interview) et à voir (portrait) les acteurs de l’opposition. Du moins, ils ne laissent que très peu la place aux acteurs du pouvoir. Dans les deux quotidiens, on trouve également très peu d’articles de commentaire. Entre La Libre et Le Soir, deux approches différentes semblent avoir été développées. Le Soir ne laisse le pouvoir de commenter qu’à ses rédacteurs. Ceux-ci abordent le problème, à nouveau, essentiellement sous l’angle international. La Libre Belgique fait de même, mais une fois de plus fait mine de ne pas trop s’engager. Elle publie deux éditoriaux. Ceux-ci s’approchent tellement de l’analyse qu’ils s’en trouvent déforcés. Le journal ne se «mouille» donc pas, et laisse le loisir de commenter à des personnes extérieures. Sur trois commentateurs, deux sont de virulents critiques du pouvoir ukrainien (Ioulia Timochenko et Vytautas Landsbergis). Tout ceci illustre le paradoxe d’un quotidien qui, tout en optant pour une forme relativement peu engagée, offre au lecteur un certain paysage : celui de l’opposition. Le Soir et La Libre Belgique inclineront ainsi pour un même point de vue. Consciemment ou pas, ils construisent un certain récit de cette «révolution orange». Pour le décoder, nous partirons des titres, chapeaux et autres légendes. Ces éléments sont de très bons indicateurs de contenu. Ils annoncent clairement le regard que pose la rédaction sur un sujet J.-L. Martin-Lagardette, Le guide de l’écriture journalistique, Ecrire-Informer- Convaincre, Paris, Syros, troisième édition, 1994, p.137.

Double confrontation

L’histoire des présidentielles ukrainiennes commence, dans La Libre Belgique et Le Soir, par un duel. Ce duel se joue sur deux plans. Viktor Louchtchenko et Viktor Ianoukovitch s’affrontent au niveau national d’une part. Leur opposition en cela ressemble à d’autres élections à deux tours. Elle trouve, d’autre part, une correspondance au niveau international dans la lutte entre «Occident» et Russie Remarquons que cette correspondance se réalise de manière explicite principalement aux alentours d’un sommet entre Union européenne et Russie, le 25 novembre 2004. C’est pour cette raison que les exemples repris datent de cette période. Cependant, ce thème peut s’observer tout au long des élections ukrainiennes. Ce sont «deux mondes qui s’épient en coulisse» 24 novembre 2004 pour Le Soir. Le journal en revient à utiliser un lexique du temps de la guerre froide : «Entre Est et Ouest, la course est lancée» 25 novembre 2004. La Libre Belgique la nomme même directement dans son gros titre du 25 novembre («« Guerre froide” en Ukraine»). Pourtant, c’est l’Europe que les journaux posent en rivale de la Russie. La Libre parle d’«Un dialogue de sourd euro-russe» 26 novembre 2004 ; alors que dans Le Soir, on peut lire : «Europe et Russie en chiens de faïence» ou encore «Kiev, léger redoux Est-Ouest» 26 novembre et 10 décembre 2004. Ces deux duels ne sont pas distincts pour La Libre et Le Soir. En réalité, ils se rencontrent dans les ambitions mêmes des candidats : si Louchtchenko est «pro-occidental», ou encore «pro-européen» (dans Le Soir seulement), Ianoukovitch, par opposition, est qualifié de «pro-russe». Outre le fait que dans la pratique, les deux candidats sont, dans des proportions diverses, et «pro-russe» et «pro-européen», l’utilisation du terme «pro-occidental» révèle, de nouveau, une vision duale du monde qui daterait de la guerre froide. Comment opposer, de plus, la Russie à l’«Occident» tout entier ? Cette notion reste beaucoup trop vague pour être clairement appréciée. Le Soir, parce qu’il utilise autant «pro-occidental» que «pro-européen», semble assimiler les deux. Par ailleurs, le quotidien va plus loin en associant directement les Ukrainiens à cette dualité. «Les Russes d’Ukraine voteront russe» selon Benjamin Quénelle dans un article du 19 novembre. Ainsi, Le Soir recourt aux mots «Russes» ou «russophones» pour désigner les Ukrainiens de l’Est et du Sud du pays. Au reste, les partisans de Viktor Ianoukovitch ont, selon Le Soir, «la nostalgie d’une grande union» 26 novembre 2004 , l’Union soviétique. La Libre Belgique n’emploie pas ces terminaisons. En revanche, l’idée de choix à poser se rencontre dans plusieurs titres. Il faut choisir: «La Russie ou l’Europe occidentale» 20 et 21 novembre 2004. Nous pouvons noter dans ce titre que le choix s’effectue aussi entre la Russie et l’Europe, ici directement juxtaposée à l’adjectif «occidentale». Le chapeau de cet article précise qu’il s’agit d’«un choix de société», expression que l’on retrouvera également le lendemain. Le mot «choix» est encore présent tout au long des élections. Mais qui doit choisir ? Ce n’est pas tant l’électeur que le lecteur qui est visé ici. Le journal s’adresse à son public. Et le camp à choisir va très vite s’imposer.

“Maintenant que le «vrai» vainqueur a vaincu, l’autre, celui qui est soutenu par la Russie, doit s’incliner, sans broncher.”

En effet, dès le début, le duel est tronqué : un des deux candidats est supposé avoir triché. Les fraudes électorales se retrouvent à chaque tour dans les quotidiens analysés. Les deux journaux l’attachent, au début, directement aux préoccupations de l’«opposition». Après le premier tour, cette dernière «crie à la fraude» dans Le Soir. Puis, quand avant le deuxième tour, «la fraude hante les isoloirs d’Ukraine», c’est en fait encore l’opposition qui «appelle ses partisans à veiller aux risques de fraudes» 3, 20 et 21 novembre 2004. La Libre Belgique les attribue, dans un chapeau, explicitement au pouvoir 23 novembre 2004. Ce chapeau dit : «Le candidat pro-occidental Viktor Iouchtchenko accuse le pouvoir de fraudes.»… Le reste du temps, les fraudes sont «dénoncée.s. à l’étranger» Le Soir, 23 novembre 2004 ou par des observateurs. Elles sont «craintes» La Libre Belgique, 22 novembre 2004 , ou juste énoncées.

La presse choisit son camp

En faisant dénoncer ces irrégularités par les divers acteurs au fil des jours, ces journaux les dénoncent eux-mêmes. Ils condamnent donc cette tricherie, ce manquement aux règles du jeu. Ils reconnaissent un «duel inégal» et ont ainsi la possibilité d’appuyer un des candidats. Ce candidat, c’est Viktor Louchtchenko. Il représente la figure clef des événements dans les deux journaux, le nom que l’on peut lire le plus, la personne la plus photographiée. Il personnifie l’opposition. Il est d’ailleurs le sujet de deux portraits dans Le Soir et de l’unique portrait dans La Libre. Comment les journalistes le présentent-il ? Trois Louchtchenko ont été représentés par les deux quotidiens : Louchtchenko, le politique; Louchtchenko, l’empoisonné et enfin Louchtchenko, l’homme. Le politique est un opposant «pro-occidental», voire «pro-européen». Une personne, donc, proche du lecteur belge, plus proche en tout cas que son rival «pro-russe». Il se veut «réformiste» La Libre Belgique, 30 octobre et 1er novembre 2004. Le chapeau d’un de ses portraits dans Le Soir le décrit comme «le candidat pro-occidental qui incarne les espoirs de réforme» (20 et 21 novembre 2004) et modéré. Louchtchenko, le politique annonce la démocratie Le 22 novembre, Le Soir et La Libre le présentent de cette façon. (Alors qu’Ianoukovitch s’est rendu coupable de fraudes.) Ce tableau se montre plutôt favorable envers le candidat de l’opposition. Les journaux annoncent sa victoire «selon les sondages» un peu trop tôt au deuxième tour. Pour le second deuxième tour, ils le disent «favori» La Libre Belgique, 9 décembre 2004. Ils prévoient : «Le “troisième tour” de l’élection ukrainienne devrait voir gagner le candidat d’opposition» Le Soir, 11 et 12 décembre 2004. Louchtchenko, l’homme semble mériter ce succès. Le lecteur, le peuple peut lui faire confiance puisqu’il est «sincère» et honnête Le Soir, 20 et 21 novembre 2004. Le journal qualifie aussi l’homme de «force tranquille» Le Soir, 4 et 5 novembre 2004. La Libre le dit «candidat président malgré lui» : «Aucune ambition politique n’était prêtée à ce président de la Banque centrale. Mais les événements ont changé la vie de Louchtchenko» 24 novembre 2004. Les deux journaux, nous le voyons, dressent un portrait encore très favorable à ce candidat. Et ce tableau s’intensifie de rechef avec l’affaire de son empoisonnement. «“Le prix à payer pour la victoire”, un empoisonnement ?» La Libre Belgique, 25 novembre 2004. Photographies et titrailles insistent sur son aspect physique (il est «défiguré»). Louchtchenko devient un martyr. Les traits de l’homme décrits précédemment font le reste. Ce candidat, honnête et sincère, qui n’avait aucune prétention politique, s’est changé en héros malgré lui. Héros qui de surcroît a dû payer de sa personne pour vaincre. Le troisième tour sacre sa victoire. Les deux quotidiens titrent à l’unisson «Louchtchenko triomphe» La Libre Belgique, 27 décembre 2004 , «Le triomphe orange de Louchtchenko» Le Soir, 27 décembre 2004 sans attendre l’annonce officielle. Toutefois, ils mettent en garde le président qu’ils viennent de proclamer : il y a de «très grands espoirs» La Libre Belgique, 28 décembre 2004 en lui. Sa charge n’est pas maigre, «Louchtchenko .est maintenant. à l’heure des défis» Le Soir, 28 décembre 2004.

Occultation médiatique

En comparaison, les deux quotidiens évoquent très peu Viktor Ianoukovitch. Le Soir lui consacre un portrait (accompagné de celui de son rival) où il est décrit dans le chapeau comme : «Le candidat du pouvoir qui a toutes les faveurs de Moscou» 20 et 21 novembre 2004. Iouchtchenko, lui, n’est pas décrit comme «ayant toutes les faveurs des États-Unis et de l’Europe…»… L’unique photo que Le Soir publiera d’Ianoukovitch agrémente cet article. Elle fait la taille d’un timbre poste… Le candidat est «l’homme de Moscou» 22 novembre 2004 , le «pro-russe», le «pro-Kremlin». Une accroche-citation du Soir affirme qu’il ne «sera reconnu par aucun pays européen» 24 novembre 2004. Le journal l’oppose à l’honnêteté et la sincérité de Iouchtchenko 20 et 21 novembre 2004 et, à l’approche du troisième tour, il est dit «isolé» 2 décembre 2004 et opposé à Koutchma La Libre Belgique, 11 et 12 décembre 2004. La Libre Belgique publie sa photo, elle, pour figurer sa défaite face à Louchtchenko. C’est aussi l’unique fois où l’on peut voir le «candidat de la Russie» 27 décembre 2004. En fait, le moment où les journaux en parlent le plus se situe après le second deuxième tour. Là, se développe la thématique de Ianoukovitch (mauvais) perdant. Ce titre de La Libre résume bien l’idée : «Des plaintes en recours, Ianoukovitch joue le mauvais perdant» 31 décembre 2004, 1 et 2 janvier 2005. Maintenant que le «vrai» vainqueur a vaincu, l’autre, celui qui est soutenu par la Russie, doit s’incliner, sans broncher. Au lieu de cela, il «refuse de reconnaître sa défaite» Le Soir, 28 décembre 2004 et «multiplie les plaintes» La Libre Belgique, 31 décembre 2004,1 et 2 janvier 2005 ou «les embûches» Le Soir, 31 décembre 2004. Enfin, le 3 janvier 2005, Le Soir annonce que «Ianoukovitch a fini par démissionner». On le retrouve toutefois dans les journaux du week-end du 15 et 16 janvier pour un «dernier baroud» (Le Soir), «un dernier tour de piste» (La Libre Belgique). L’utilisation de toutes ces expressions («multiplier les embûches», «finir par») traduisent un certain agacement de la part des quotidiens. La série d’articles sur les événements ukrainiens se finit sur cette «dernière» tentative de Ianoukovitch. Si et Le Soir et La Libre proclament cette fin, on peut supposer qu’en réalité, ils l’espèrent, voire la recommandent. Bref, l’image comparée des deux candidats aux présidentielles de 2004 ne laisse aucun doute sur le côté qu’ont choisi La Libre Belgique et Le Soir. Le vainqueur du duel pour les deux journaux est, et doit être, Viktor Louchtchenko, le candidat «pro-occidental».