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Peut-on penser le séparatisme ? (présentation)

1999. Cette année-là, on nous l’annonce, le « contrat de vie commune » qui fonde les structures fédérales actuelles de l’État belge aura vécu. Chacun – Flamands, Wallons, Bruxellois – aura le droit de reprendre ses billes et de négocier une nouvelle ligne de compromis. Confédéralisme ? Séparatisme ? Ou simplement, après quelques roulements de mécanique, statu quo ? Loin des architectures institutionnelles, nous avons préféré sonder les « rêves » et les « regrets » de ceux qui, jusqu’à nouvel ordre, ont partagé une communauté de destin. Car nous ne sommes pas dupes : aucune prétendue analyse objective des transferts ne guidera jamais les pulsions collectives qui gouvernent le comportement des peuples. Les « rêves » et les « regrets » des uns et des autres dicteront l’avenir de la Belgique plus sûrement qu’un boulier compteur. Projet, nostalgie ou modèle périmé, la Belgique est aussi notre prisme déformant. Tout ici (de l’enseignement à la monarchie, de la concentration à la marche blanche) est belge jusqu’à la moelle. Parler de la Belgique, c’est forcément, se dire dans ses singularités.