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L’intérêt personnel, un avenir désirable ?

C’est devenu un truisme : les manifestations ne font plus recette, le militantisme est en crise, le repli sur soi est devenu la règle. À gauche, on ne sait plus trop où donner de la tête. Exalter les nobles valeurs, les justes causes ? Ça ne marche plus. Qu’est-ce qui reste ? Et pourtant, l’échec du capitalisme à assurer le bonheur de l’humanité devrait ouvrir un boulevard à son dépassement. Le dernier essai de Sophie Heine explore un paradoxe apparent : et si la quête de l’intérêt personnel, comme ressort ultime de l’action humaine, n’était pas forcément « de droite » ? Son hypothèse : la gauche est condamnée à échouer si elle n’articule pas l’action collective, qui reste évidemment indispensable, sur ce ressort anthropologique indépassable. Bref, l’action collective ne serait rien d’autre que la condition nécessaire de la réalisation d’aspirations individuelles, qui doit être, affirme Sophie Heine, l’objectif du politique. Cette thèse est discutée ici par Pierre Ansay. Présentant l’essai de Sophie Heine, il le resitue dans les controverses qui opposent les « communautariens » aux « libéraux » dans la philosophie politique contemporaine. Il adresse au « libéralisme radical » de Sophie Heine la principale critique de ses adversaires progressistes : celle d’être une pensée finalement aristocratique, posant comme idéal l’individu totalement désenclavé de ses attaches dont il pourrait s’émanciper à sa libre convenance. Avec la réponse de Sophie Heine, Politique amorce une discussion à laquelle la gauche n’échappera pas si elle veut sortir de la spirale de ses échecs à répétition. Henri Goldman Sophie Heine, Pour un individualisme de gauche, Paris, JC Lattès, 2013 Sophie Heine est aussi l’auteure de Oser penser à gauche : pour un réformisme radical, Aden,2010, un essai qui a été discuté dans Politique, n°67 (novembre-décembre 2010) entre Bruno Frère et l’auteure. Contributeur régulier à la rubrique « Une œuvre » de Politique, Pierre Ansay y a présenté les principaux acteurs de la controverse entre communautariens et libéraux. Ses articles ont été rassemblés dans Nouveaux penseurs de la gauche américaine, Couleur livres, 2011. Son dernier ouvrage : Gaston Lagaffe philosophe, Couleur livres, 2013.

Avec son dernier ouvrage, Sophie Heine fournit une contribution généreuse, intelligente et incisive au courant libéral de gauche. Elle l’indique d’entrée de jeu : « Cet ouvrage avance la notion de liberté comme clé de voûte d’un nouvel horizon progressiste. Ce principe suppose de débarrasser les individus des chaînes qui les enserrent et de leur donner les moyens de mener une existence réellement comme ils l’entendent »[1.S. Heine, Pour un individualisme de gauche, p. 10. sauf indication contraire, toutes les citations sont issues de cet ouvrage.]. L’auteure est bien consciente que rompre les chaînes de la domination passe par l’action collective : « L’individu ne peut pas non plus se libérer seul des rapports de domination. Par conséquent, revendiquer la liberté individuelle comme un objectif conforme à l’intérêt de chacun suppose non pas d’abandonner mais de renforcer l’action collective, tout en lui conférant un rôle nouveau ».

L’intérêt

L’action politique ne consiste pas à saturer un égoïste replié, mais « les progressistes mettent aussi à l’avant-plan la satisfaction des intérêts individuels comme l’objectif principal de leur action ». Il faut rassembler les individus autour d’un projet progressiste renouvelé qui fasse rêver et bouger les individus : c’est dans la promesse d’une société de moi libérés pour leurs désirs que l’action politique progressiste saura rassembler les militances, « l’individu devrait constituer la priorité, et l’agir collectif son humble serviteur (…). Le seul individualisme qui puisse être valable à gauche est celui qui perçoit l’individu comme la fin ultime de l’action collective mais qui prend aussi pleinement en compte les facteurs structurels expliquant les inégalités et les dominations dans la société actuelle ». Il s’agit et l’auteure n’y cède rien, de tenir les deux bouts ensemble : l’action collective contre les dominations comme moyen et condition de possibilité pour la fin politique et la liberté individuelle des désirs.

Qu’est-ce qui pousse les gens à s’engager, à militer pour construire une société juste ? Pour l’auteure, c’est d’abord et avant tout le désir d’améliorer sa situation personnelle.

L’auteure nous met en garde contre ce qu’en Amérique du Nord, nous nommons le lifestyle activism : une militance réduite à la transformation du mode de vie à l’intérieur de communautés repliées dans le même, le végétarisme, les bergeries libérées ou les communes animées par des gourous à saveur totalitaire. « Ce n’est pas l’action individuelle à petite échelle qui modifie les rapports sociaux en profondeur ». Nous arrivons là au centre nerveux de l’affaire : « La gauche refuse (…) de mettre l’individu au cœur de son projet. Elle perçoit l’individualisme, sous toutes ses formes, comme un gros mot ». Dans la perspective de l’héroïsme existentiel des militants altruistes, la gauche doit construire des liens qui libèrent et à l’opposé des capitalistes égoïstes, les militants de gauche devraient développer des attitudes altruistes et sacrificielles. Il convient dès lors de distinguer soigneusement la posture morale initiale du militant de l’action politique et des contraintes structurelles de l’économie : « Les injustices actuelles ne s’expliquent pas avant tout par un changement de valeurs. Et y remédier ne résultera pas en priorité de valeurs alternatives ». Le dire autrement : certes, le logiciel moral du capitalisme marche à l’égoïsme forcené, mais la reculade des sociétés keynésiennes et le glissement vers les politiques néolibérales n’est pas causé par le déclin du confessionnal altruiste chrétien. Ce sont les évolutions technologiques et systémiques du capitalisme qui expliquent et valorisent l’égoïsme et non l’inverse. Les bonnes valeurs ne font pas les bonnes politiques : « Parmi les facteurs déclenchant l’engagement, l’intérêt joue un rôle fondamental ; (…) un projet progressiste innovant devrait donc s’appuyer sur les besoins égoïstes des individus, tout en offrant un chemin collectif permettant de les réaliser et de les rendre compatibles entre eux ». Qu’est-ce qui pousse les gens à s’engager, à militer pour construire une société juste ? Pour l’auteure, c’est d’abord et avant tout le désir d’améliorer sa situation personnelle. C’est vrai : le militantisme de gauche a longtemps agité le logiciel chrétien du dévouement altruiste, avec toutes les hypocrisies et les totalitarismes que ce mantra autorise et dissimule. Nous avons connu assez de libérateurs tyranniques. C’est aussi vrai que nous descendrons plus nombreux et plus motivés dans la rue pour défendre notre épargne menacée par les malversations du capitalisme financier que pour l’amélioration de la condition maorie en Nouvelle-Zélande. Mais à supposer qu’une action politique vigoureuse remédie à des injustices discriminatives pour un temps, est-ce que les « rétablis dans une condition sociale juste » trouveront de solides arguments « pour repartir au charbon militant quand leurs confrères plus jeunes ou moins favorisés se retrouveront dans l’état initial qui motivait cette action politique vigoureuse motivée par leur égoïsme » ? La proposition de l’auteure est faisable, mais dessine-t-elle pour nous un avenir désirable ? Est-ce que l’altruisme est une affaire de proximité et l’égoïsme coopératif une affaire qui devrait intéresser et mobiliser les éloignés géographiques ? Oui et non : les solidarités de proximité ont fait les beaux débuts du mouvement ouvrier : associations, coopératives de consommation et de logement, sociétés de secours mutuel, syndicalisme d’entreprise, mais les égoïsmes de proximité abondent. À l’inverse, les altruismes d’éloignement existent également. Quand les Juifs du Ghetto de Varsovie se révoltent en 1943 et l’armée polonaise en 1944, on ne peut affirmer que ces mouvements sont commandés par l’altruisme de proximité, qui aurait davantage conseillé de se camoufler, de fuir et d’épargner ses vies. Ces deux révoltes nous montrent des femmes et des hommes qui s’engagent dans un altruisme radical, aimanté par des valeurs transcendantes par rapport à leur situation concrète, la dignité kantienne pour les Juifs du Ghetto et l’honneur de la nation polonaise pour l’armée polonaise de libération. Le don de soi, le dévouement sans attente de réciprocité ne se laissent pas interpréter sans forçage comme un mensonge moral. Si le champ politique est par essence le lieu de confrontation d’intérêts opposés, les individus ne descendent pas dans l’arène politique sans d’autres soucis que leurs intérêts égoïstes. La société libérale et juste qui cimente notre commun accord ne se laissera pas construire sans une profonde réforme éthique de nos engagements et Gramsci montrait déjà que le capitalisme est aussi une culture avec sa saveur morale prédatrice. Une autre armature éthique ne cesse de nous accompagner et nous fait résister, « restare » en latin, rester debout. Dès lors, une action politique menée prioritairement par des calculateurs rationnels est-elle politiquement désirable et durable pour l’univers de la gauche progressiste ?

La politique

« L’action politique de l’auteure, ne devrait pas dépasser l’agir instrumental » et ne devrait pas s’orienter par des valeurs de perfection inhérentes à une conception particulière du bien. L’important, c’est la protection d’intérêts extrapolitiques orientés par l’exercice décomplexé de la liberté individuelle. L’individu sain serait-il dès lors saisi, comme Orwell, par l’horreur du politique ? Si Orwell plaidait pour qu’on accorde la priorité au politique, c’était seulement afin de mieux protéger les valeurs non politiques car il y a bien mieux à faire que de sacrifier ses soirées à faire cheminer une conception et une pratique du bien commun au milieu des envieux et des parvenants à tout prix : « En dissertant de pêche à la ligne ou des mœurs du crapaud ordinaire, Orwell ne cédait pas à une recherche gratuite d’originalité, il voulait délibérément choquer ses lecteurs et leur rappeler que, dans l’ordre normal des priorités, il faudrait quand même que le frivole et l’éternel passent avant le politique. »[2.B. Crick, George Orwell, Paris, Flammarion, 2008, p. 399.] Sophie Heine et George Orwell écoutent la même radio morale. « Le problème du socialisme, indiquait déjà Oscar Wilde, est qu’il réclame trop des soirées », mais n’empêchons pas certains d’y trouver leurs délices.

Pour Sophie Heine, le noyau du communautarisme associe étroitement l’agir politique et la défense d’une identité commune, qu’elle soit ethnique, culturelle ou politique.

Cet agir politique différentiel, qui glisse sur le curseur des éclairants centraux aux militants épisodiques mobilisés par les menaces pesant sur leurs intérêts, se doit de trouver en l’État une puissance souveraine contrebalancée par des mécanismes démocratiques puissants. Ce plaidoyer pour une action collective amaigrie et instrumentale constitue une charge résolue contre les options communautariennes en politique : « Insister sur des valeurs communes conduit à occulter les différences d’opinion, de visions politiques ou encore de richesse et de pouvoir entre citoyens supposés partager la même identité ». Pour Sophie Heine, le noyau du communautarisme associe étroitement l’agir politique et la défense d’une identité commune, qu’elle soit ethnique, culturelle ou politique. Imaginons en effet que l’éthique et l’agir politique constituent deux cercles : s’ils sont radicalement séparés, l’action politique peut se résumer à un cynisme machiavélique démuni de balises morales externes : Papa à la multinationale, Nénette à Amnesty international. Si la sphère politique est totalement circonscrite à l’intérieur de la sphère éthique, on verse dans le robespiérisme carburant à la terreur vertueuse. La conjonction des deux sphères avec un secteur de cercle commun et consistant devrait nous prémunir autant contre le cynisme amoral que contre les terrorismes vertueux organisateurs des goulags. C’est dans cette confluence supposée et problématique entre la sphère politique et les prétentions éthiques identitaires que se creusent les questions titillées par le radicalisme libertaire de notre auteure. Un autre philosophe libéral, Will Kymlicka, reconnaît pourtant que le libre jeu de la concurrence au sein d’une société libérale peut conduire à la destruction progressive d’identités culturelles minoritaires et qu’il convient donc de leur conférer des droits de protection externe. Kymlicka estime que les cultures sociétales doivent être préservées : c’est par elles et grâce à elles que les petits humains deviennent des hommes et des femmes. Les cultures offrent, dans une langue originale, un filtre pour juger les rencontres et les offres de sens diversifiées. Elles sont des formateurs moraux, des attaches constructives pour une spiritualité qui nous dé- passe et qui nous ouvre des propositions de sens élargies. On ne traite pas les pertes de culture comme les pertes d’emploi. Abandonner, par acte volontariste, sa propre culture, c’est faire vœu de pauvreté et « entrer dans les ordres »[3.La philosophe Hannah Arendt insistait sur la désolation la perte de son sol culturel qui nous livre sans beaucoup de défenses aux sirènes des idéologies totalitaires.] à l’opposé d’une société libre où les personnes peuvent se livrer sans représailles à l’expérimentation morale ou au contraire concevoir un attachement fidèle à ses racines. Mais la position libérale défendue par Kymlicka insiste sur le droit absolu de l’apostasie. Réviser ses jugements, en changer, quitter le groupe originel d’appartenance, faillibilité et réversibilité des jugements, se désencombrer de ses propres croyances est le pendant du respect des cultures héritées et Sophie Heine le suit bien volontiers dans cette voie. Peut-on cependant la suivre quand elle veut restreindre le déploiement des identités à la sphère privée alors que les dévoiements publicitaires ont droit de cité dans la sphère publique ? Au contraire de notre auteure, il convient d’estimer que l’identité, autant culturelle que linguistique ou religieuse, voire simplement traditionnelle et attachante, constitue des biens collectifs alimentés et protégés par des décisions d’individus libres. Insister sur la vigueur émancipante de certains attachements communautaires ne doit pas conduire à présumer l’aliénation de ceux qui les soutiennent. Et s’il s’agit là de biens collectifs, il ne faut pas un grand réalisme pour constater que « ces biens collectifs sont menacés par des pratiques marchandes culturocides » et, par conséquent, la protection des identités culturelles et religieuses doit faire l’objet d’un débat public et appartenir au logiciel de l’action politique progressiste. Dès lors, il semble tout a fait légitime que l’État souverain puisse garantir la diversité fière et prosélyte des identités œuvrant dans l’espace public inclusif, qu’il en subventionne la manifestation mais qu’il veille sélectivement à protéger les hérésiarques et les apostats de toute forme d’intégrisme totalitaire et antidémocratique.

La Liberté

« La liberté constitue autant un magnifique idéal qu’un principe aux fondements des plus intéressés ». Cette liberté-là, qui constitue le solide fil rouge de l’ouvrage, n’est en rien la pseudo-liberté des libéraux économiques : « Influencé par la publicité, soumis à des sollicitations épuisantes qui visent à sans cesse créer de nouveaux besoins, forcés de tout le temps remplacer des articles à l’obsolescence programmée, l’individu-acheteur est le produit formaté d’un système économique qui ne peut survivre sans une consommation effrénée ». La liberté promue par l’auteure se réfère à une conception libérale, pluraliste des conceptions du bien, permettant à chacun de se rapprocher, dans une conjugaison changeante de ses segments identitaires, de sa propre conception du bien.

Le monde que Sophie Heine nous propose est constitué par des militants plus soucieux de leurs intérêts individuels, c’est vrai et faisable. Est-ce pour autant désirable?

Améliorer le sort de chacun passera dès lors par des solutions collectives mises en œuvre par un État souverain, fort éloigné dans cette juste perspective, de l’État minimal cher aux libertariens. L’action collective, on l’a vu, peut se conjuguer avec des intensités différentes, mais notre auteure semble forcer le trait pour justifier son argumentation anti-communatarienne. Elle veut expurger l’engagement politique de toute forme d’appartenance communautaire. Dans le fameux article « Ismulticulturalism bad for women ? », la philosophe Moller Okin[4.S. Moller Okin, Justice, genre et famille, Paris, Flammarion, 2008 et de la même auteure « Is multiculturalism bad for Women?», J. cohen et M. Howard Editeurs, Princeton University Press, 1999.] pointe cependant le dilemme tragique qu’affrontent certaines femmes d’origine immigrée : renoncer au voile, à certains comportements de pudeur, c’est trahir sa communauté d’origine et, au contraire, obéir à tous les prescrits rituels, c’est bien souvent rester sous la coupe de chefs patriarcaux qui réservent aux femmes de leur communauté un traitement indigne. Ces femmes n’auraient alors le choix qu’entre la trahison et l’aliénation. La seule manière de trancher ce dilemme serait donc de légitimer les attachements communautaires comme source d’action politique. Exclure les appartenances communautaires hors de la sphère publique et hors des revendications politiques collectives risquerait pour Sophie Heine de se voir adresser le même genre de critiques que Judith Butler[5.Lire à ce propos le discours prononcé par Judith Butler lors de la remise du prix adorno en septembre 2012. Accessible sur le net.] et Moller Okin adressent à Hannah Arendt : restreindre l’action politique à la sphère publique revient de facto à considérer, à l’égal des communautariens les plus radicaux, la famille comme un espace privé de politique gouverné par des patronages moraux transcendant l’agir commun.

Du beurre communautarien dans la sauce libérale ?

La difficulté de rendre compte de ce beau livre politique tient sans doute à sa grande richesse et aux implications communautariennes implicites de son auteure travaillant en tension avec son libéralisme explicite. Son propos n’est pas sans attaches communautariennes, car le respect des autres qu’elle manifeste constamment la confronte à des sujets constamment bafoués et méprisés pour leurs attachements communautaires minoritaires qu’elle prétend, à juste titre, défendre par une action politique résolue. Sans doute que Walzer a raison de caractériser le libéralisme comme une doctrine auto-subversive et qu’il n’est tenable qu’avec de solides doses correctives de communautarisme : « C’est une erreur (très caractéristique du libéralisme) de penser que les formes d’association existantes soient entièrement, voire largement volontaires et contractuelles… Les gens naissent dans des types de groupes très importants : ils naissent avec une identité, homme ou femme, de classe ouvrière par exemple, catholiques ou juifs, noirs, démocrates…. (…) .Dès lors,. le libéralisme se distingue moins par la liberté de former des groupes sur base de ces identités que par la liberté de quitter ces groupes et parfois même ces identités. »[6.M. Walzer, « La critique communautarienne du libéralisme », A. Berten, P. Da Silveira et H. Pourtois, Libéraux et communautariens, Paris, PUF, 1997, p. 326.]. Le monde que Sophie Heine nous propose est constitué par des militants plus soucieux de leurs intérêts individuels, c’est vrai et faisable. Est-ce pour autant désirable ? Oui, mais à condition de mieux tenir compte des attachements communautaires qui constituent pour beaucoup d’entre nous des racines toujours vivantes œuvrant au principe de nos engagements.