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Belgique, France, Québec : laïcité(s) en débat

Depuis quelque temps, le mot laïcité s’avance à nouveau dans un champ sémantique miné et tente de s’imposer dans le débat politique et culturel. En Belgique francophone, le parti Défi s’est prononcé en faveur d’une inscription du principe de laïcité dans la Constitution. Le PS et le MR proposent plutôt de l’inclure dans un préambule à la Constitution. Au sein du monde libéral, l’influent Hervé Hasquin s’est élevé contre cette idée1. Au Québec, le terme laïcité a fait une première apparition dans le débat public à la faveur d’une polémique biaisée autour des « accommodements raisonnables ». Le tropisme francophile des Québécois et des Belges francophones semble désormais entraîner certains d’entre eux à reprendre à leur compte une vision caricaturale de la laïcité « à la française » qui tente de légitimer un rejet de l’Autre en désignant celui-ci comme « non laïco-compatible ».
Il a paru intéressant à Politique de mettre en présence deux observateurs critiques de ces questions, l’une en Belgique, l’autre au Québec, et de confronter leurs analyses sur le sort du mot laïcité et ses déclinaisons sociétales.
Caroline Sägesser est docteure en Histoire et chercheuse au Centre interdisciplinaire d’étude des religions et de la laïcité (Cierl) de l’université libre de Bruxelles, avec pour spécialité le financement public des cultes. Elle est aussi membre du collectif éditorial de Politique.
David Koussens, juriste et sociologue formé en France et au Québec, est titulaire de la Chaire de recherche Droit, religion et laïcité à la faculté de Droit de l’université de Sherbrooke (Québec) et y dirige le Centre d’études du religieux contemporain.