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Égalité hommes-femmes : avancement au ralenti

Sur «la liste du bourgmestre (…) il y a plus de femmes que d’hommes, c’est plus joli sur les photos». Ce commentaire paru dans le Journal d’Etterbeek d’avril 2006 résume à lui seul, avec pas mal de cynisme, à la fois l’évolution de la présence des femmes sur les listes… et les combats qu’elles ont à y mener pour donner du sens à cette présence : plus nombreuses, plus visibles… mais pour quoi faire ? Paradoxalement, les niveaux européen, fédéral et régional se sont ouverts plus rapidement aux femmes que le niveau local, pourtant réputé «le plus proche des gens» et de leurs «préoccupations quotidiennes». En 1999, dans les quinze pays de l’Union européenne, on comptait une femme sur cinq élus locaux. Cela allait de 40% en Suède à… 4% en Grèce. La Belgique se situant au-dessus de la moyenne avec environ 33% (depuis les élections de 2000). Très clairement, ce sont des politiques de quotas (comme en Belgique) ou de parité (comme en France) qui permettent d’augmenter cette présence, plutôt que la «bonne volonté» des partis… Assurer la présence équilibrée des femmes et des hommes au niveau local est une chose, mais pour quoi faire ? Si on ne se contente pas de faire «plus joli sur les photos», il faut aussi se poser la question de la prise en considération du genre dans les politiques locales. Et pour cela, la présence de femmes aux responsabilités est une condition nécessaire, mais non suffisante. Nous avons discuté de ces questions avec trois femmes impliquées dans les politiques locales en les interrogeant, entre autres, sur les obstacles qu’elles rencontrent dans leur engagement et les priorités qu’elles comptent développer (voir pp. 24 à 27). Mais d’abord, Gratia Pungu fait le bilan des politiques d’égalité au niveau local. Ensuite, nous présentons brièvement une expérience concrète, la Commission consultative communale «Femmes et ville» à Liège, ne serait- ce que pour rappeler que la question de la sécurité, actuellement tellement à l’avant-plan, a été mise en avant par les femmes en termes d’aménagement urbain, d’éclairage, d’espace public, de déplacements… des questions de politique communale par excellence.