Autriche
Autriche
Écartée in extremis du pouvoir au niveau national par une grande coalition entre conservateurs, sociaux-démocrates et libéraux, l’extrême droite est actuellement le premier parti à l’échelle du pays. Pourtant, « Vienne la rouge » continue de résister : aux élections régionales du 27 avril, les sociaux-démocrates y ont remporté une victoire confortable, empochant 39% des voix et 43 sièges sur 100, soit près du double de leur premier concurrent. Un vent d’extrême droite souffle pourtant bel et bien dans la capitale également : le FPÖ y fait plus que doubler son score et se hisse à la deuxième place avec 20% des voix et 22 sièges, au détriment des conservateurs qui perdent 12 sièges. Alors que le vote écologiste reste stable (15 sièges contre 16 en 2020), la bonne dynamique des communistes se confirme : avec 4% des suffrages recueillis, la liste emmenée par le KPÖ double son pourcentage de voix, ce qui reste insuffisant pour disposer d’une représentation parlementaire.
Précédemment (février 2025) : Les gauches autrichiennes gagnent un sursis supplémentaire, mais pour combien de temps ? Alors que, plus de quatre mois après les élections législatives, l’extrême droite et la droite conservatrice semblaient en passe de signer un accord de coalition, celui-ci ne devrait finalement pas voir le jour, en raison de la position radicale et inflexible du FPÖ – parti d’extrême droite fondé dans les années 1950 par d’anciens nazis. Plusieurs scénarios se dessinent : une relance des négociations avec les autres partis (les sociaux-démocrates, les libéraux et/ou les écologistes, les deux premiers ayant déjà signalé leur disponibilité), un retour aux urnes, ou la nomination temporaire d’un gouvernement d’experts. Quelle que soit la solution adoptée – grande coalition, répétition électorale ou gouvernement « technique » – il y a plus de chances que celle-ci alimente la progression de l’extrême droite plutôt qu’elle ne l’interrompe.