Depuis les élections législatives anticipées de mars 2024, c’est un gouvernement minoritaire (avec 80 députés sur 230) qui occupe le pouvoir au Portugal. Au vu de son équilibre fragile, il est parvenu jusqu’à présent à éviter tous les votes parlementaires susceptibles de fâcher, par crainte de nouvelles élections anticipées. Cette fois, cependant, à l’occasion du vote du budget qui s’annonce, il n’est plus possible de satisfaire tout le monde. C’est donc la première fois que le gouvernement PSD-CDS (centre-droit et conservateurs) doit définir ses alignements : plutôt négocier avec le PS ou avec Chega, le parti d’extrême droite. Le soutien de l’un ou l’autre serait suffisant pour que le budget passe ; une abstention des deux le permettrait aussi (mais elle semble peu probable). Les négociations (épistolaires) vont bon train et il sera intéressant de comparer leur issue à la situation française.

Précédemment (juin 2024) : Une éclaircie bien timide pour le Parti socialiste portugais (PS). Après sa défaite lors des élections législatives en mars, commentée lors de notre précédent bulletin météo, le parti a remporté le scrutin européen avec 32% des voix et huit élus, soit un de moins qu’en 2019. L’ensemble de la droite jouit pourtant d’un vent nettement favorable, au moins depuis la démission d’Antonio Costa de son poste de premier ministre à la suite d’un scandale de corruption, dont il est depuis ressorti blanchi. L’Alliance démocratique, coalition de centre droit actuellement au pouvoir, obtient elle aussi huit sièges, tandis que le parti Initiative libérale (IL) en conquiert deux. Fait marquant : le parti d’extrême droite Chega enregistre un net recul, puisqu’il n’obtient que la moitié du pourcentage de voix atteint lors des élections législatives – ce  qui, avec 9,8% des voix et deux sièges, en fait tout de même la troisième force politique portugaise au Parlement européen. Chute libre, en revanche, pour le Bloc de gauche : avec 4,3% des voix, il fait moins de la moitié de son score de 2019, confirme ses mauvais résultats des législatives et ne décroche qu’un siège.