Retour de la violence et raidissement du régime. La société civile serbe est en alerte. Les tueries de masse auxquelles le pays a été confronté au mois de mai ont déclenché des manifestations qui se poursuivent encore actuellement. Celles-ci réclament la chute du régime du président Aleksandar Vucic pour l’échec de la gestion de cette crise sociale, la corruption et ses liens étroits avec les réseaux criminels et mafieux du pays. En parallèle, les relations avec le Kosovo virent à l’orage, après l’attaque perpétrée en septembre au Monastère de Banjska, au Kosovo. Une trentaine d’hommes serbes lourdement armés se cachant dans l’enceinte du monastère ont ouvert le feu sur la police kosovare, causant la mort d’un policier kosovar albanais et de trois assaillants serbes. Tandis qu’Aleksandar Vucic nie ouvertement l’implication de son gouvernement dans cette attaque, l’enquête a dévoilé la présence de Milan Radoicic, le leader du parti politique Srpska lista, représentant les intérêts des Serbes du Kosovo et appuyé par Belgrade. Sous le poids des critiques de l’opposition et du soulèvement citoyen, le président a annoncé l’organisation d’élections anticipées prévues potentiellement en décembre. Celles-ci présentent tous les traits d’une caution pseudo-démocratique avant que l’opinion publique ne tourne définitivement en sa défaveur, alors même que le régime tente de faire passer une proposition de loi qui lui permettrait de prendre le contrôle complet sur les médias et cherche à acheter sa réélection avec, notamment, le versement de 20 000 dinars (170 euros) aux pensionnés.