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La mission méconnue de sage-femme

Photographie par Nahida Jabak (détail)
Photographie par Nahida Jabak (détail)
Dans le cadre de la nouvelle rubrique « Photo » de Politique (numéro 123 – septembre 2023), nous avons rencontré des étudiant·es en journalisme de l’Université libre de Bruxelles (promotion 2022-2023) avec leur professeur de photo, Gaël Turine, et décidé de publier un des clichés de leur photoreportage sur les métiers du care. (Les reportages complets sont accessibles ici.)

Les soins autour de la grossesse et de la naissance que la sage-femme assure ne se limitent pas au suivi médical ou à l’assistance du gynécologue. Pour en savoir plus, nous avons passé deux mois avec Donatienne Roels, sage-femme indépendante.

Durant la journée, c’est la course contre la montre. Donatienne assure différentes tâches dans des endroits multiples. Elle accueille des couples pour des soins prénatals à l’ASBL Naissantiel, elle visite un autre couple, chez eux, pour des soins postnataux et elle accouche, en toute autonomie, les femmes qui le choisissent.

Donatienne Roels se distingue des autres sages-femmes. En addition au parcours ordinaire de sage-femme, elle est formée à la préparation à la naissance affective (haptonomie[1.Une méthode permettant d’entrer en contact avec le bébé pendant la grossesse, grâce au  toucher et aux caresses.]) et à la préparation à la naissance en pleine conscience. Aussi, elle a suivi des formations en spinning babies[2. La technique de l’écharpe pour relaxer les ligaments utérins et muscles abdominaux de la femme enceinte.], en Rebozo[3. Une sorte de massage pour soulager les femmes après l’accouchement pour leur apporter bien-être et confiance en elles.] et en deuil périnatal.

« Les sages-femmes dans les hôpitaux ont une charge de travail importante : elles prennent soin de plusieurs femmes qui accouchent, à la fois et s’occupent aussi de la tâche administrative. Et, elles reçoivent de mauvais salaires », dit-elle. Mais ce n’est pas son cas. Donatienne choisit d’avoir des mois chargés et d’autres moins. Cela lui permet de concilier vie professionnelle et vie privée, avoir des vacances et s’occuper de sa famille.

Cette carrière de sage-femme, Donatienne l’a décidée à l’âge adulte, après avoir été monteuse dans les médias. « Ce que j’aime le plus dans ce métier c’est la compétence psycho-sociale et environnementale. Je me base sur ma compétence médicale pour accompagner le couple et pour impliquer davantage les pères », explique-t-elle.

Pour Donatienne, la profession est stéréotypée. En Belgique, selon les statistiques de 2019, sur les 8 416 sages-femmes actives, seuls 99 sont des hommes. Selon elle, « ces soignants de première ligne ont  pour mission de soutenir les femmes et les encourager à avoir des enfants. C’est une profession joyeuse car on participe à la naissance d’une vie. »

D’autres photoreportages issus de la promotion 2022-2023 du Master 2 Journalisme de l’ULB sont présentées sur notre site web.