N°131
Avis de gentrification. À qui profite la ville ?

En Belgique comme ailleurs, rares sont les centres-villes qui ont échappé
aux vagues de « revitalisation ». Face à ce phénomène, peut-on parler de fatalité ? Serait-ce un processus naturel d’évolution auquel toute ville
serait prédestinée, et dépourvu de toute volonté politique ? Derrière ces transformations, ne se cache-t-il pas également une forme de conflictualité sociale ?

L’apparition de coffee shops « branchés » dans des quartiers précarisés ne semble être que le rouage d’une mécanique d’embourgeoisement et d’exclusion plus complexe. Ne s’agit-il pas là du symptôme d’un capitalisme urbain qui, en réorganisant l’espace à son avantage, accentue les inégalités de
classe, de race et de genre ?

Plutôt que de réduire la gentrification à une opposition entre « bons » et « mauvais » comportements, nous vous proposons d’en analyser les mécanismes structurels et de sortir d’une lecture purement territoriale de cet enjeu. L’objectif étant d’élargir la réflexion en explorant des domaines divers, allant du sport aux écoles, en passant par les multiples tensions sociales qui participent à façonner nos lieux et cadres de vie.