La situation des travailleurs et travailleuses sans-papiers en grève de la faim ne cesse de se détériorer. Pour recontextualiser cette actualité difficile, nous vous proposons de vous replonger dans nos archives et dans la récente lettre ouverte de Lode Vanoost à ce sujet.

Une politique de l’asile « ferme mais humaine », voilà le leitmotiv des gouvernements fédéraux depuis 1987, nous rappelait Bertrand Henne le 2 juillet dernier sur les antennes de La Première. Face à cette position ressassée par la coalition Vivaldi, représentée par son secrétaire d’État à l’Asile et la Migration – Sammy Mahdi (CD&V) –, près de 450 travailleurs sans-papiers sont entrés en grève de la faim il y a six semaines pour demander une régularisation par le travail. En s’appuyant notamment sur la crise du Covid-19 et la pénurie sur le marché de travail, des arguments solides sont exposés dans leur lettre ouverte à leurs voisin·e·s et défendus par les nombreux soutiens académiques, syndicaux, associatifs, citoyens…
Le débat est aussi présent en Flandre, même si peu visible et audible depuis la Communauté française, comme bien souvent. De l’autre côté de la frontière linguistique, d’autres voix se font également entendre. Nous relayons ici la lettre ouverte de Lode Vanoost initialement publiée par De Wereld Morgen le 30 juin dernier et traduite par Jean-Paul Gailly. Pour autant, le débat ne peut être réduit à une critique adressée aux seuls partis flamands, dont l’un d’eux est détenteur du poste concerné, ni au gouvernement fédéral. À bien regarder la tuyauterie institutionnelle, il y a un autre acteur qui mérite l’attention, et même trois : les gouvernements régionaux qui détiennent des compétences en la matière. Alors, que font donc les Régions, et particulièrement les gouvernements wallon et bruxellois, pour ouvrir les permis de travail aux sans-papiers ? Ils pourraient par exemple décider de poser une exception – qu’elle soit temporaire ou limitée à certains secteurs – à l’interdiction d’octroyer un permis de travail à des étrangers déjà présents sur le territoire. Les discussions se multiplient à différents échelons, il est plus que temps que les paroles cèdent la place aux actes.

Vaia Demertzis, rédactrice en chef de Politique