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« Vie féminine » : Aller là où sont les femmes

Ici, on ne parlera pas spécifiquement des femmes musulmanes. Mais, à Bruxelles et dans certains lieux de Wallonie, elles sont nombreuses parmi celles que Vie féminine rassemble. Avec d’autres femmes des milieux populaires, elles y sont accueillies et écoutées sans jamais être contraintes ou jugées. Une démarche inclusive exemplaire. Les propos qui suivent ont été recueillis par Nadine Plateau.

Des années 1970 à aujourd’hui, Vie féminine a manifesté une capacité remarquable à se transformer pour répondre aux contextes nouveaux sans se couper du public féminin issu du milieu ouvrier – on dirait « populaire » à présent – qui a toujours été son terrain d’action. En effet, l’association est passée d’une prise en compte, dans le cadre d’une structure ad hoc, des besoins spécifiques d’une catégorie de femmes – les immigrées – à l’intégration de manière transversale, dans toute son organisation, des questions liées à cette problématique – l’interculturalité.
Le passage de l’« entre-soi » au « faire-ensemble » est donc déjà une réalité dans les options et la pratique de Vie féminine, bien qu’il s’agisse d’un travail toujours en cours. Hafida Bachir, sa présidente, y a joué un rôle essentiel puisqu’elle a vécu toutes les étapes du processus depuis son engagement à Vie féminine comme animatrice en 1988. Voici un condensé de notre entretien. NP


Les immigrations italienne puis espagnole ont profondément bouleversé le monde ouvrier et de ce fait confronté Vie féminine à un phénomène nouveau, l’arrivée de femmes qui vivaient des réalités très différentes de celles des femmes belges. Vers la fin des années 1960, l’association structure ses diverses initiatives d’accueil et de soutien aux femmes immigrées en une action spécifique appelée « Action immigrée ». Ce segment au sein du mouvement tentait de résoudre les problèmes de langue, de logement, de scolarisation, et plus tard du droit de vote et du droit d’asile car la même dynamique s’est prolongée avec les femmes des immigrations marocaine et turque qui soulevaient de nouvelles questions.
De cette époque, Hafida Bachir se souvient : « Longtemps, les questions d’immigration nous ont mobilisées et nous avons mené des luttes spécifiques pour le droit de vote des étrangers et des étrangères, contre la répudiation, pour le droit d’asile. » Concrètement, Vie féminine dont le principe de base consiste à « aller là où sont les femmes », est surtout présente sur le terrain. C’est donc dans les quartiers qu’apparaissent les « Maisons Mosaïques » qui proposaient de l’alphabétisation, des cours et des ateliers. Très vite, des questions ont surgi : l’offre d’activités n’était-elle pas trop limitée ? Ne fallait-il pas partir des besoins et des attentes des femmes ? C’est pourquoi Vie féminine a créé, au sein de ces maisons, des espaces que les femmes peuvent investir à leur guise. Les deux formules – offre d’activités et espaces ouverts –, qui coexistent encore aujourd’hui au plan local, témoignent non seulement de la volonté du mouvement d’accompagner les femmes mais aussi de sa foi en leur créativité et leur capacité à engendrer le changement.
Dans une interview réalisée en 2008, Hafida Bachir confessait ses réticences par rapport à l’Action immigrée : « D’un côté il y avait le mouvement général avec les femmes… traditionnelles, les femmes belges, belgo-belges, puis à côté de cela, toutes celles qui ne maîtrisaient pas le français et qu’on regroupait de manière spécifique déjà au niveau local. C’était dérangeant d’être l’animatrice immigrée pour les femmes de l’immigration et ce que je vivais personnellement, les femmes de l’immigration devaient aussi le vivre[1.R. Lewin et N. Plateau, « Vie féminine, le féminisme et l’interculturalité. Entretien avec Hafida Bachir » in Cahiers Marxistes, n° 238, oct.-nov. 2008, p.148.]. » L’effet de ghettoïsation non voulu de cette action spécifique était en contradiction avec l’option du mouvement qui se voulait ouvert à toutes les femmes et prônait l’interculturalité. Les responsables du mouvement avaient d’ailleurs mis cette question sur la table et enclenché un processus de réflexion. Les choses n’étaient pas simples car il fallait intégrer les préoccupations portées par l’Action immigrée dans les structures générales du mouvement (jeunes femmes, femmes de 40 ans, aînées) …tout en gardant les réponses aux besoins spécifiques de ces femmes. Ceci supposait de préserver la vie locale avec toute la richesse des initiatives à l’échelon du quartier, de manière à ce que les femmes puissent continuer à trouver des réponses concrètes à leurs problèmes.

Le faire-ensemble

L’Action immigrée sera supprimée après le Congrès de 2001 qui redéfinit Vie féminine comme un « Mouvement féministe d’action interculturelle et sociale ». Ce changement de nom est significatif de la profonde transformation du mouvement. Jusque là désigné comme un « mouvement
chrétien d’action culturelle et sociale », Vie féminine laisse tomber le qualificatif chrétien, substitue l’interculturel au culturel et introduit le mot féministe. C’est donc toute l’identité du mouvement qui bascule pour passer de l’option chrétienne à l’option interculturelle et féministe.
Le processus de transformation s’est effectué lentement et de manière démocratique durant une bonne dizaine d’années : des débats et des confrontations furent organisés avec toutes les femmes à tous les niveaux de l’association. Hafida Bachir raconte : « Quand je suis entrée dans le mouvement, je savais que cette identité chrétienne faisait l’objet d’une réflexion étant donné l’évolution du public, la pluralité des convictions religieuses et philosophiques et par rapport aux enjeux qui concernent toutes les femmes dans leur diversité. Il y avait donc déjà au sein du mouvement une rupture par rapport à l’orthodoxie chrétienne. Nous ne savions pas encore où nous allions car nous voulions et devions mettre en place une méthodologie de participation et définir des options fondamentales et incontournables. Nous avons changé l’identité globale et collective du mouvement tout en rassurant les femmes sur leur identité individuelle. Il fallait leur garantir la possibilité de garder localement des groupes de réflexion en lien avec les convictions religieuses et la possibilité de réfléchir sur leur foi, de déconstruire les évidences et de questionner la religion comme n’importe quelle autre institution. Cela s’inscrivait clairement dans le cadre de notre démarche d’éducation permanente. » La brochure Sacrées paroles publiée par Vie féminine s’inscrit dans cette optique : les sacrées paroles ne sont pas celles du prêtre ou de l’imam mais celles des femmes elles-mêmes. Ce sont les femmes qui ont une expertise, une capacité de vivre la religion à leur manière et non en fonction de ce qu’on leur dicte.
Dans l’approche de la religion à Vie féminine, la dimension critique est toujours incluse, elle est l’enjeu de l‘émancipation individuelle et collective par rapport aux contraintes et aux injustices imposées aux femmes dans les religions.
Ce qui frappe dans tout le cheminement de l’association, c’est d’une part le souci de dialogue, la volonté d’impliquer toutes les femmes, liés à la conviction que l’action doit s’appuyer sur les femmes elles-mêmes, et d’autre part le côté ouvert de l’aventure, car nulle plateforme ne vient jamais s’imposer du haut aux militantes et à leur public. C’est ensemble et en prenant le temps que se définissent les grandes options. Le féminisme n’est certes pas étranger à cette approche, du moins celui dont se revendique Hafida Bachir quand elle dit : « Notre féminisme n’est pas cadenassé », et ajoute : « Mon féminisme, je suis en train de le construire avec celles qui sont là et celles qui étaient là avant. De plus jeunes nous rejoignent. Elles sont contentes que notre féminisme ne soit pas figé parce qu’elles y trouvent leur place. J’espère que ce sera toujours un processus inachevé[2.Ibid., p.151.].»
Hafida Bachir affirme que « se déclarer féministe nécessite tout un travail », car Il faut remettre en cause bien des évidences. À cet égard, l’outil essentiel de la réflexion critique du mouvement sur lui-même a été l’éducation permanente (voir annexe 1, en fin d’article) car « elle permet la réflexivité, le regard critique ensemble, la prise de conscience qu’on peut faire des choses collectivement ». Hafida Bachir insiste pour dire que le travail critique a commencé avec l’éducation permanente, qui a fourni au mouvement une démarche et une méthodologie. « Le féminisme est arrivé plus tard, ajoute-t-elle, apportant une dimension politique. » Conçu comme un processus permanent de construction de projet avec des femmes de la base, le féminisme de Vie féminine se manifeste également dans l’organisation du travail social. Celui-ci consiste à cheminer avec les femmes dans une relation interactive, sans leur dicter ce qu’elles doivent penser ou faire, et à les aider à réaliser les projets qu’elles souhaitent mettre en route. Cependant, les animatrices ont une responsabilité politique : « Être animatrice, ce n’est pas être neutre, laisser tout dire sans réagir et sans se positionner. » Par exemple, confrontées au cas d’une femme victime de violences, il est essentiel qu’elles affirment clairement que la violence entre partenaires n’est pas acceptable et en même temps qu’elles montrent qu’il existe des outils non seulement pour comprendre ce que l’on vit en tant que femme mais aussi pour combattre et pour changer les choses. Le positionnement féministe de l’animatrice est fondamental pour signifier aux femmes que la responsabilité des violences n’est pas individuelle mais liée à un système de domination.
Parallèlement aux orientations décidées lors du congrès national de 2001, Vie féminine finalise la réflexion sur la pertinence de l’Action Immigrée. Celle-ci sera supprimée définitivement en 2002 mais une réflexion interculturelle sera menée dans l’ensemble et à tous les niveaux du mouvement. Une réflexion largement inspirée des théories de Margalit Cohen-Emerique, chercheuse et formatrice à l’interculturel, dont la méthodologie permet de se décentrer, de se questionner sur sa propre identité pour pouvoir dialoguer avec les autres. La réflexion approfondie sur l’interculturalité a entraîné l’implication de toutes les femmes, majoritaires comme minoritaires, dans un processus de recul par rapport à leur propre culture et de négociation d’un espace de dialogue.

Capitalisme, patriarcat et racisme

Une nouvelle étape est franchie avec le Congrès de 2010 : « Égalité : en avant toutes ! » « Nous voulions, dit Hafida Bachir, dépasser l’interculturalité “molle” qui consiste à simplement entrer dans le point de vue de l’autre. Nous voulions opérer le déplacement en accord avec notre conception du féminisme. Nous avons donc réfléchi au féminisme que nous souhaitions et nous avons pensé la société comme organisée de manière patriarcale, raciste et capitaliste. » En tant que mouvement ancré dans les milieux populaires, Vie féminine a toujours croisé la question des inégalités sexuées (patriarcat) avec celle des inégalités économiques (capitalisme). En y ajoutant le mot raciste, Vie féminine considère désormais « le racisme comme un enjeu essentiel » (voir annexe 2).
« Contrairement aux enjeux précédents, dit Hafida Bachir, la question du racisme a été moins travaillée en tant que telle dans le Mouvement. Après avoir intégré l’identité féministe, nous avons privilégié les questions transversales comme la pauvreté, la violence, mais nous avons conservé une grande vigilance pour les questions spécifiques en intégrant la diversité des contextes et des formes de domination – celles des femmes racisées et des autres, par exemple. Il est clair que combattre la violence implique de tenir compte de faits comme le regroupement familial, le mariage forcé. À partir d’une problématique commune, on peut prêter attention à des situations spécifiques mais l’accent mis sur ce que les femmes partagent, a pu occulter certaines questions. Vie féminine a beaucoup travaillé avec les femmes sur le capitalisme et le patriarcat, moins sur le racisme en tant que tel. »
Ce n’est que depuis deux ans que le racisme est une priorité. « Nous réfléchissons, dit Hafida Bachir, nous ne voulons pas de slogans. Comment allons-nous aborder le racisme dans le contexte de racisme institutionnel, de racisme d’État ? Notre réflexion est toujours dictée par les vies des femmes, elle part du concret, de ce qui fait problème à la base. À partir de nos pratiques de terrain et avec les femmes, nous avons identifié neuf nœuds qui sont autant de freins à la solidarité entre les femmes (voir annexe 3). Nous les travaillons en prenant le temps, dans le cadre du processus d’éducation permanente. » Le premier nœud apporte la preuve que Vie féminine n’hésite pas à poser la question du racisme d’abord dans ses propres rangs.
En effet, le phénomène nouveau, pour Hafida Bachir, « c’est que les femmes sont divisées à cause du racisme. Des problèmes se posent dans les groupes, dans les formations. Les Africaines disent : on n’existe pas ; des femmes chrétiennes disent : on a l’impression que depuis qu’on est féministes, on a du mal à afficher ses convictions religieuses. Donc tout le monde s’autocensure. » Cette thématique qui émerge du vécu des femmes, Vie féminine va s’en faire le relais et l’investir davantage. Toutefois, Hafida Bachir nuance : « Nous ne parlons pas à la place des femmes mais nous avons la responsabilité de porter leur parole et nous ne voulons jamais les mettre en danger, par exemple en les obligeant à s’exprimer publiquement. Pour les questions de prostitution et de voile qui divisent les féministes, nous travaillons à partir des demandes des femmes. Nous ne voulons pas être contraintes de nous prononcer dans un schéma du pour ou contre. Nous cherchons une troisième voie qui consiste à faire et à construire ensemble à partir des réalités des femmes. Dans ces milieux, il existe des inégalités entre les femmes et les hommes, des inégalités économiques, plus des discriminations liées à l’origine ethnique et culturelle. Notre parole, notre action, se construisent à partir de là. »

Un laboratoire des solidarités

Dans le chantier sur le racisme, Vie féminine a mis sur pied un comité d’accompagnement, composé de femmes de toutes les régions, âges, cultures, et un dispositif de formation sur le racisme comme système de domination. À quoi s’ajoute la semaine d’étude de juillet 2017 centrée sur la question : « Comment travailler la question du racisme sans casser les solidarités ? »
Le comité d’accompagnement est un lieu d’expérimentation. Selon Hafida Bachir, « nous partons de situations concrètes et critiques, puis nous les déconstruisons. Il faut trouver, élaborer une méthode, des outils. Nous travaillons au dispositif de formation. Cent personnes sont formées à une lecture politique du racisme. Ça ne règle pas tout, c’est pourquoi nous avons également réfléchi à un projet de laboratoires des solidarités qui permette de travailler dans la proximité avec les femmes » (voir annexe 4).
La solidarité, dit Hafida Bachir, cela se travaille, se construit dans l’action. Elle poursuit : « Nous sommes confrontées à de nombreuses questions. Comment expliquer à une femme belge, blanche, pauvre, qui n’a pas droit au CPAS qu’elle a des privilèges par rapport à une immigrée scolarisée ayant un emploi ? Comment reconnaître qu’une femme belge peut ne pas avoir droit au CPAS alors qu’une migrante l’aura ? Comment solidariser la réfugiée et la belgo-belge seule et dans une situation précaire ? Comment une femme qui ne vit pas d’injustices sociales, qui n’a pas de problèmes financiers peut-elle se solidariser avec les autres ? » La solidarité entre les femmes ne va donc pas de soi, « elle est toujours à construire ». Les animatrices jouent ici un rôle essentiel, car elles doivent écouter sans juger pour assurer des rapports égalitaires et respectueux entre femmes, mais elles doivent aussi leur donner des outils pour qu’elles se questionnent. Cela va se passer dans les ateliers « racisme/sexisme, nous sommes toutes concernées » organisés pour permettre aux femmes de prendre conscience des logiques communes à ces deux systèmes, de les déconstruire et de trouver des solidarités communes entre toutes les femmes[3.Un outil « sexisme/racisme, mêmes logiques » a été développé à cet effet, réalisé dans le cadre de la commission Alter Égales – ministère français des Droits des femmes.].
Il reste que, pour Vie féminine, l’essentiel du travail consiste à passer du personnel au collectif, à prendre conscience de ce que l’oppression patriarcale est commune à toutes mais peut prendre des formes différentes. Toutes les femmes peuvent être victimes de violences conjugales. Vie féminine veut alors travailler à trouver des bases communes, se concentrer sur ce qui rassemble les femmes plutôt que sur ce qui les divise.


Annexe 1 : Éducation permanente

L’outil à privilégier pour aboutir à un réel changement de la vie de femmes et de toute la société reste, plus que jamais, la démarche d’éducation permanente féministe. Ce travail d’éducation permanente permet une analyse critique, formule des alternatives aux systèmes capitaliste, raciste et patriarcal et revendique, tout simplement, un monde égalitaire, solidaire et juste pour toutes et tous. Dans le contexte actuel de cassure entre le politique et les citoyen-ne-s, cette démarche de contre-pouvoir est d’une importance capitale tant pour les personnes que pour toute la société.

Motion politique, Congrès du 20 mai 2010

Annexe 2 : Les trois systèmes de domination

Vie féminine remet en question les systèmes de domination que sont le patriarcat, le capitalisme et le racisme. Dans ces systèmes, les institutions ainsi que les comportements individuels et collectifs reproduisent et légitiment les inégalités entre hommes et femmes, entre riches et pauvres ou basées sur une origine ou une appartenance culturelle (réelle ou supposée).
Ces trois systèmes construisent et maintiennent une hiérarchie entre les personnes et avantagent les unes au détriment des autres. En outre, le patriarcat, le capitalisme et le racisme se conjuguent et se renforcent mutuellement, avec des conséquences néfastes pour les femmes. Par exemple, les femmes chômeuses sont forcées d’accepter n’importe quel emploi souvent considéré comme « typiquement féminin ». Mais en plus, celles qui sont mères doivent se débrouiller seules pour trouver une solution de garde, comme preuve de leur « volonté » de travailler. Les femmes considérées comme « étrangères » peinent, elles aussi, à trouver une place dans cette société.
Souvent invisibilisées ou disqualifiées – sans papiers, sans emploi, sans qualification, sans autonomie, etc. –, elles sont en outre stigmatisées et sommées de s’émanciper « à l’occidentale ».

Motion politique, Congrès du 29 mai 2010

Annexe 3 : Le racisme, un obstacle majeur aux solidarités entre les femmes ?

Neuf nœuds pour répondre à cette question :

  1. Les réactions racistes (préjugés, rejets, peurs) dans le mouvement ou ailleurs.
  2. Les vécus difficiles des femmes confrontées au racisme (rejet, manque de reconnaissance).
  3. La difficulté pour les animatrices et les bénévoles d’identifier et réagir au racisme.
  4. Les questions religieuses et philosophiques (tabou sur ces questions dans le mouvement).
  5. Les discours dominants qui banalisent le racisme (politiques, institutions, médias).
  6. La méconnaissance de l’histoire des migrations.
  7. Le contexte d’austérité et la montée de la précarité.
  8. La globalisation sur laquelle on a l’impression d’avoir peu de prise.
  9. La méconnaissance des mécanismes de domination propres au racisme.

Annexe 4 : Les laboratoires des solidarités

Ce projet consiste à développer des actions permettant aux femmes d’expérimenter concrètement des solidarités, à partir de deux portes d’entrée : la réflexion et l’action.
Il s’agit de multiplier, dans nos communes, quartiers et villages, des lieux de mixité sociale et culturelle qui soient des espaces de rencontre et de confrontation d’idées pour lutter collectivement contre le racisme et les préjugés qui s’y rapportent. Les laboratoires des solidarités sont des espaces privilégiés pour mettre en avant les identités multiples et les aspirations plurielles des femmes, de TOUTES les femmes.
Des actions concrètes (activités d’animation, groupes de paroles, ateliers créatifs, formations, temps conviviaux…) permettront aux femmes de toutes origines de se rencontrer, de se connaitre, de partager, de débattre, de se renforcer et de créer des solidarités entre elles.
À travers ces lieux interculturels, nous souhaitons que les femmes prennent conscience des mécanismes communs au sexisme, au racisme et au capitalisme (domination, oppressions, privilèges, prise de pouvoir) et qu’elles les dénoncent l’un comme l’autre.

Document réalisé en 2016