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Le Gerfa, poil à gratter de la fonction publique

Créé au début des années quatre-vingt, le Gerfa (Groupe d’étude et de réforme de la fonction administrative), se devait de figurer dans notre dossier.

S’appuyant sur les principes, lois et règlements propres à la fonction publique, il dénonce sans relâche le manque de respect de ces règles au niveau fédéral, communautaire et régional et fustige particulièrement la politisation des nominations et des promotions.

Avant sa création, ce dernier sujet était quasiment confidentiel, son action à cet égard a marqué et continue d’influencer le débat. La presse quotidienne aussi se fait parfois l’écho de ses révélations.

Tout en s’attaquant vigoureusement à la réforme Copernic, il n’en a pas moins toujours réclamé une réforme de la fonction publique, notamment la création d’une école d’administration, afin d’objectiver les procédures de promotion et d’offrir des garanties de qualité pour les détenteurs de brevets en management qui désireraient exercer un mandat.

Son périodique, Diagnostic, est lu, sous le manteau parfois, dans plusieurs cabinets ministériels, services du personnel et même délégations syndicales.

Sa dernière action d’éclat – dénoncer la retenue de 13,07% sur le pécule de vacances des agents de la Communauté française, ponctionnée de façon illégale – a retenu l’attention des autres organisations syndicales, et poussé certaines de celles-ci à interpeller leurs autorités respectives sur le sujet.

Pour cette action, il a d’ailleurs obtenu gain de cause en justice.

En effet, le Gerfa n’hésite pas à se pourvoir en justice, devant les tribunaux ou le Conseil d’État, quand il l’estime nécessaire. Il n’est pas le seul : les syndicats traditionnels le font aussi, épaulant leurs affiliés dans leurs démêlés personnels mais attaquant également l’autorité quand ils estiment qu’une action est indispensable pour préserver l’intérêt collectif.

Pourtant, à la lecture de Diagnostic, on ne peut se défaire d’un sentiment de malaise, eu égard à la phraséologie utilisée, que ce soit vis-à-vis du monde politique francophone et plus encore flamand, ou des syndicats représentatifs de la fonction publique dont il se veut une alternative critique, indépendante et démocratique.

De la même façon, quoiqu’il ait toujours plaidé pour des réformes, on voit relativement peu de propositions constructives dans ses livraisons qui contiennent surtout des dénonciations, fortement teintées de conservatisme.