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PTB et France insoumise : la revanche des dissidents

Raoul Hedebouw parlant devant un parterre d’insoumis lors de l’université d’été de LFI en août 2021. © La France Insoumise
Raoul Hedebouw parlant devant un parterre d’insoumis lors de l’université d’été de LFI en août 2021. © La France Insoumise
Les deux formations de la gauche radicale belge et française sont désormais incontournables sur l’échiquier politique de leur pays. Dans l’hexagone, la France insoumise est devenue la principale force politique de gauche, alors qu’en Belgique, le PTB talonne (et parfois surpasse) les autres partis de gauche. Si ces deux success stories partagent des points communs, elles reposent aussi sur des stratégies politiques fort différentes voire tout à fait opposées.

Cet article est issu du n°122 de Politique (mai 2023).

Longtemps, la gauche s’est levée de bonne heure. Afin de compenser le déséquilibre fondamental du rapport de forces entre capital et travail, elle cherchait à doter le second d’une structure organisationnelle solide et d’un univers idéologique cohérent. Les partis communistes d’Europe occidentale – singulièrement en France et en Italie – ont joué le rôle de creusets où le mouvement ouvrier pouvait fourbir ses armes, qui lui permettraient, à terme, de réaliser l’idéal d’une société sans classes. Reléguées dans l’opposition à partir des années 1950, les formations communistes n’en jouaient pas moins un rôle fondamental de construction de lien social, d’éducation populaire, de politique de proximité et de représentation des classes populaires au sein des institutions. Elles constituaient, en d’autres termes, une véritable contre-société. Avec les grandes transformations sociales entamées à partir des années 1970 (chocs pétroliers, tertiarisation de l’économie, révolution culturelle, chômage de masse, etc.), les organisations communistes ont connu un déclin progressif, parachevé après la chute de l’URSS. La gauche radicale européenne dans son ensemble a alors entamé une longue traversée du désert, avant de connaître un renouveau suite à la crise économique de 2008.

En Belgique et en France, le Parti du travail de Belgique (PTB) et la France insoumise (FI) occupent le devant de la scène politique depuis quelques années déjà. À l’image du débat organisé entre Raoul Hedebouw et Jean-Luc Mélenchon en septembre 2021 à l’occasion du festival ManiFiesta, les deux forces politiques affichent régulièrement leurs affinités, sans perdre de vue leurs différences… Est-ce à dire qu’il s’agit de deux partis frères ayant repris le flambeau de l’idéal communiste ? Les deux formations incarnent au contraire deux projets très différents, situés à une certaine distance de l’héritage des partis communistes de la IIIe Internationale avec lesquels, pour des raisons à la fois historiques et stratégiques, elles entretiennent une relation ambivalente.

Un rapport houleux aux partis communistes

Les rapports entre le PTB et le Parti communiste belge (PCB) sont marqués, à l’origine, par une tension très forte, qui conduira même à des affrontements entre les militants des deux bords lors de manifestations[1.Pour comprendre l’histoire du parti belge, lire P. Delwit, PTB : nouvelle gauche, vielle recette. Luc Pire, 2014.]. Il faut dire que le PTB est à sa création un parti maoïste, contrairement au PCB créé quelques années après la Révolution russe de 1917 et lié à l’Internationale communiste[2. Aussi appelée Troisième Internationale ou Komintern. (NDLR)]. Or, quand le PTB est fondé en 1979, tout oppose le camp soviétique et le camp maoïste. Ce dernier reproche à l’URSS de s’être « déradicalisée » en abandonnant l’idée d’une révolution communiste mondiale et en entretenant des relations relativement pacifiques avec les pays occidentaux. Face à un PCB toujours inféodé à Moscou, mais sur le déclin – il perdra ses derniers représentants au Parlement en 1985 –, la rhétorique du PTB est donc violemment antisoviétique. Le parti est néanmoins ancré dans la doctrine marxiste-léniniste, dont il défend une lecture qu’il veut rigoureusement orthodoxe. Pour son fondateur, Ludo Martens, il s’agissait alors notamment de lutter contre les hybridations doctrinales induites par une lecture humaniste ou romantique de Marx, pour en revenir au Marx théoricien de la Révolution et de l’Histoire comme histoire de la lutte des classes. Pour ce courant qui se conçoit comme fortement lié à la révolution culturelle chinoise, le maoïsme est vu comme une version « purifiée » du communisme, une rectification des dérives de l’URSS.

Bien que l’histoire du PTB soit marquée par une hostilité importante au Parti communiste, ces questions doctrinales ont perdu de leur acuité pour la plupart des militants d’aujourd’hui. Le PTB a fortement remodelé sa ligne politique, délaissant à partir de 2008 une rhétorique trop révolutionnaire, dans l’optique de devenir une formation plus large avec un modèle propre. Cette stratégie a porté ses fruits, en permettant au PTB de décrocher ses premiers parlementaires à la Chambre, dans les circonscriptions wallonnes aux élections fédérales de 2014. Ce score fut plus que doublé en 2019, le PTB obtenant 8,6 % des voix à l’échelle du pays et envoyant à la Chambre 12 députés fédéraux, dont les premiers élus dans des circonscriptions flamandes. Au moment d’écrire ces lignes, le parti est crédité de 20 % d’intentions de vote dans le sud du pays[3.Sondage « Le Choix des Belges », Institut Kantar pour La Libre/RTBF, paru le 17/2/23.].

L’histoire de Jean-Luc Mélenchon est aussi celle d’un rapport distant avec le Parti communiste français (PCF). Le tribun de la FI, issu du trotskisme lambertiste[4.De Pierre Lambert, pseudonyme de Pierre Boussel (1920-2008), leader d’une des fractions trotskistes françaises. (NDLR)], a connu ses premières expériences militantes dans le contexte de l’opposition à l’entrée soviétique en Tchécoslovaquie. À partir de 1976, son engagement politique prend donc corps au Parti socialiste plutôt qu’au PCF. Il fera partie de « la maison socialiste » pendant plus de trente ans, occupant tour à tour les fonctions de sénateur (à partir de 1986) et de ministre dans le gouvernement Jospin en 2000. L’écart entre Mélenchon et son parti ne cessera de se creuser ensuite en raison de l’orientation de plus en plus libérale de ce dernier – culminant dans le positionnement pour le « oui » au Traité constitutionnel européen en 2005 et la candidature de Ségolène Royal à l’élection présidentielle de 2007.

Quand Mélenchon rompt avec le PS et fonde le ­Parti de gauche en 2008, il se tourne alors vers le PCF avec lequel, entre-temps, la plupart des divergences doctrinales sont devenues caduques. Son ­objectif est de construire un cartel électoral, le Front de gauche (FdG), en vue de l’élection présidentielle de 2012. L’encourageante quatrième place obtenue lors de ce scrutin, avec 11,10% des voix, n’empêche pas les dissensions d’apparaître dans son sillage. Celles-ci portent autant sur la forme de l’alliance que sur la stratégie à adopter. D’une part, Mélenchon veut faire du FdG une organisation pérenne, tandis que les communistes tiennent à leur autonomie ; d’autre part, alors que le PCF prône une approche critique mais collaborative avec le Parti socialiste (dont dépend en partie son ancrage local), Mélenchon pousse à une rupture franche, dans une approche de plus en plus ouvertement populiste.

Ces dynamiques d’alliances entre anciens frères ennemis se retrouvent également en Belgique, avec là aussi, de sensibles frictions. En 2014, le PTB réussit en effet le coup de maître de réunir le Parti communiste belge, les trotskistes de la Ligue communiste révolutionnaire et quelques personnalités non encartées au sein d’une plateforme au nom habilement choisi : PTB-GO (pour « gauche d’ouverture »). Dominant l’alliance de circonstances par son nom et sa structuration, le PTB, après la victoire, refait cavalier seul dès l’année suivante, emportant avec lui de nouveaux militants.

À l’approche de l’élection présidentielle de 2017, Jean-Luc Mélenchon crée unilatéralement la FI comme nouvelle structure destinée à soutenir sa candidature au sommet de l’État. Le soutien que lui apporte alors le PCF ne sera pas réitéré en 2022, lorsque les communistes décideront de présenter leur propre candidat, Fabien Roussel – une décision dont les Insoumis estiment qu’elle a coûté à leur candidat une place au second tour. Les relations entre les partis frères rivaux resteront marquées par ces vicissitudes : bien que le PCF ait pris la décision de se joindre à la FI dans l’alliance des gauches (la Nouvelle union populaire écologique et sociale, Nupes) en vue des élections législatives de 2022, le ressentiment entre les cadres et militants des deux mouvements reste vif. S’il est nourri par le style très personnel de Fabien Roussel, dont l’attitude consistant à surjouer la solidarité avec les forces de police et l’amour du terroir passe parfois mal auprès du reste de la gauche, les quelques divergences programmatiques – notamment sur le nucléaire – demeurent anecdotiques au regard de ce qui unit les deux formations politiques sur le fond.

La classe ou le peuple ?

Tant la FI que le PTB ont donc pour objectif de combler le vide laissé à gauche par la perte de vitesse des partis communistes. Toutefois, leurs projets, ainsi que l’agent sur lequel ils fondent leurs espoirs de transformation sociale, sont sensiblement différents. Là où le PTB rêve toujours d’un dépassement du capitalisme porté par les travailleurs – tout en ayant conscience des évolutions de la société et en accordant davantage de place à d’autres catégories sociales, tempérant ainsi la centralité ouvrière de l’imaginaire communiste – les Insoumis voient dans « le peuple » l’agent politique capable de démocratiser les institutions et de réformer le modèle capitaliste. La FI s’inscrit ainsi clairement, dès sa création, dans la ligne des partis « populistes de gauche » (comme Podemos ou Syriza) qui rejettent une application mécanique de la théorie marxiste. Cette « nouvelle » gauche radicale, prenant acte de la multiplicité des luttes contemporaines (écologiques, culturelles, féministes, etc.), estime que la condition de leur unification réside dans la construction d’un sujet politique plus englobant que la classe sociale. À l’opposition entre prolétariat et bourgeoisie, définie uniquement par rapport à la position occupée dans les rapports de production capitalistes, elle préfère celle du « peuple » contre la « caste » ou l’oligarchie. Mélenchon oppose d’ailleurs explicitement sa « révolution citoyenne » à la révolution prolétarienne, projet de ce qu’il appelle « la vieille gauche » : « Notre révolution consiste davantage dans la récupération des moyens politiques de décision que dans la propriété des moyens de production[5.J.-L. Mélenchon, L’ère du peuple, Pluriel, 2014, p. 141.]. » Pour le PTB, au contraire, la question de la classe sociale est toujours fondamentale, et la théorie marxiste n’a rien perdu de sa pertinence. La priorité stratégique du PTB, comme son sigle l’indique, reste de conscientiser et représenter la classe travailleuse, avec une attention particulière portée à l’implantation dans les grandes chaînes industrielles de production.

Les deux approches se distinguent également dans leur rapport à la nation et au protectionnisme : là où les Insoumis n’hésitent pas à jouer sur la fibre du patriotisme, ce n’est pas le cas du PTB dont le cadre de pensée reste fondamentalement marxiste et internationaliste, puisque même leur défense d’une Belgique unitaire se fait au nom de l’unité des travailleurs. Ces différences se manifestent dans le rapport à l’intégration européenne et aux questions migratoires, ainsi que dans les symboles affichés lors des meetings (la Marseillaise et la bannière tricolore d’un côté, l’Internationale et le drapeau rouge de l’autre). L’opposition entre les approches populiste et marxiste se marque aussi dans le rapport au processus électoral : là où la FI se caractérise par un électoralisme assumé, le PTB se montre plus sceptique sur les accomplissements possibles dans le cadre de la démocratie parlementaire et voit dans les mouvements sociaux le véritable levier de renversement de l’ordre social. Enfin, le rôle dévolu au parti par rapport aux masses est tout autre : quand la FI prétend n’être qu’un véhicule de la spontanéité du sens commun populaire, l’approche du PTB est celle d’un parti d’avant-garde qui s’assume, considérant que « [la conscience de classe] n’est pas innée, elle est fortement liée à la pensée théorique qui, elle-même, ne vient pas spontanément. Ce sont les intellectuels qui l’apportent […]. C’est le parti qui permet d’organiser la synergie entre les intellectuels et les ouvriers[6.R. Hedebouw, « Dans les cafés, l’humour est une forme de résistance contre les puissants », Le Vent se lève, 10/10/2018.] ». Cette divergence rejoue celle qui opposait déjà Lénine aux populistes russes dans la seconde moitié du XIXe s. : pour ces derniers, la révolution ne pouvait advenir que d’une auto-organisation du peuple et non d’une avant-garde de professionnels de la politique.

La brique et le gaz

La renaissance de la gauche radicale européenne passe également par un renouveau de l’organisation des formations politiques qui s’en réclament. Là aussi, le contraste entre les deux côtés de la frontière franco-belge est frappant. La FI s’écarte volontairement de la forme traditionnelle des partis ouvriers. Se définissant volontiers comme des « mouvements » plutôt que des « partis », les populistes de gauche adoptent en général une structure fluide et informelle, privée de cadres intermédiaires, alliant un leadership fort avec une base très horizontale. La FI ne tient pas de congrès, on y adhère en un clic sur le web, sans payer de cotisation. En revanche, le PTB présente tous les traits organisationnels d’un parti classique. La forme souple (ou « gazeuse », d’après Mélenchon) du mouvement populiste, en lien avec l’idéal d’une auto-organisation du peuple, s’est montrée efficace dans les séquences électorales. Cependant, pour les dirigeants du PTB, elle ne remplace pas l’enracinement dans la société, qui suppose un lent travail d’encadrement et d’organisation des classes populaires ainsi qu’une formation exigeante des cadres et des militants. D’après Bernard Mathis, rédacteur au Vent se lève, site d’opinion indépendant de gauche, et sceptique vis-à-vis de la stratégie mouvementiste, « s’il s’agit de tirer les leçons des échecs historiques des organisations communistes, reste à ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain en abandonnant le principe d’une structuration formelle capable de poser les bases d’un pouvoir populaire, ce qu’une organisation déstructurée et peu autonome n’est pas en mesure d’accomplir[7. B. Mathis, « Mouvement, parti et pouvoir populaire », Le Vent se lève, 31/10/2018.] ». Mais Mélenchon assume : « Le parti de classe est aussi délimité que ne l’est la classe elle-même dans une société où elle n’est nullement hégémonique. L’émergence du peuple comme catégorie sociale protagoniste induit une obsolescence des anciennes formes d’action[8.J.-L. Mélenchon, op. cit., p. 148.]. »

Au PTB, en revanche, les statuts organisationnels d’aujourd’hui se réfèrent toujours au centralisme démocratique, modèle où l’individu est subordonné au parti, dans lequel doit régner une forte discipline et une unité d’action. Si d’aucuns critiquent la réalité peu démocratique de ce modèle, les promesses de démocratisation portées par la FI à travers ses modes d’organisation et de décision en ligne ne semblent pas avoir été davantage tenues : « L’absence de règles claires, la difficulté d’identifier les responsables ou l’opacité des mécanismes de décision placent les militants insoumis en situation de vulnérabilité[9.M. Cervera-Marzal, Le populisme de gauche. Sociologie de la France Insoumise, La Découverte, 2021, p. 92.]. » Pour le vice-président du PTB David Pestieau, c’est justement la forme du parti qui induit la stratégie mise en place : « Un parti comme le PTB a une ambition plus large et plus grande [que Podemos et la France insoumise]. Au-delà de la stratégie électorale, on a l’ambition de construire un mouvement social pour changer fondamentalement la société, et, pour le réaliser, nous avons besoin d’une structure durable avec une unité politique et idéologique[10. « Le fil rouge », entretien avec David Pestieau, Politique, n° 105, septembre 2018.]. » Et Raoul Hedebouw d’abonder : « À un moment, il faut se structurer : dans les mouvements, c’est tout de même la démocratie des grandes gueules qui finit par l’emporter[11.Cité par L. Lamant, « Le PTB, parti marxiste qui bouscule les gauches belges », Mediapart, 12/06/2017. (Payant)]. »

En assouplissant les critères d’engagement au sein de son organisation, le PTB a ainsi considérablement augmenté ses effectifs au cours des deux dernières décennies (passant de 1 000 adhérents en 2000 à près de 24 000 aujourd’hui), quittant son statut de parti confidentiel et d’avant-garde pour se rêver en parti de masse. Loin de pouvoir se targuer des effectifs des grands partis de masse du XXe s. (quand bien même il compte désormais plus de membres que le PCB à son apogée), le PTB en imite la dimension réticulaire, avec ses mouvements de jeunesse, ses maisons médicales et sa présence dans les syndicats. À l’inverse, la FI se projette comme un mouvement d’un type nouveau, dont la seule tâche serait d’œuvrer à l’auto-organisation du peuple en permettant à ses diverses composantes de se mettre en réseau par le biais d’une plateforme commune.

De nouvelles gauches radicales

La FI et le PTB incarnent donc, chacun à leur façon, le renouveau récent de la gauche radicale en Europe. Les voies qu’ils empruntent correspondent à deux stratégies différentes : tandis que l’approche populiste des premiers se traduit par une rupture assumée avec les préceptes idéologiques et le modèle organisationnel du communisme, la fidélité des seconds à la tradition dénote dans le paysage actuel. Mais malgré leurs différences, ces mouvements se rejoignent sur un point : il n’est plus question d’attendre le grand soir ou de prôner l’abolition de la propriété privée des moyens de production, mais bien de proposer une alternative politique au néolibéralisme qui soit crédible et en phase avec l’air du temps. Dans cette optique, les avantages d’une stratégie sont les inconvénients de l’autre : en fonction de la conjoncture et des points de vue, c’est l’agilité des Insoumis ou la solidité du PTB, tant sur le plan de l’organisation que de la doctrine, qui révèle ses limites. Là où la première permet d’attirer les abstentionnistes et les primo-votants, mais échoue à s’implanter durablement dans les couches laborieuses de la société, la seconde peine à élargir sa base électorale au-delà de ces dernières, mais plonge ses racines au plus profond du terreau populaire. À en juger par l’actualité brûlante de ces deux formations, cependant, les reconfigurations à l’œuvre dans la gauche radicale européenne n’en sont qu’à leurs balbutiements. Après avoir devancé et supplanté les partis communistes historiques, la FI et le PTB ambitionnent de ravir définitivement l’électorat des partis socialistes, comme en témoignent la lutte pour l’hégémonie au sein de la Nupes et la concurrence interne au pilier socialiste belge. S’ils devaient parvenir à leurs fins, ils auraient alors évincé les deux forces ouvrières les plus représentatives du XXe siècle. Ce tour de force leur per­mettra-t-il de faire entrer la gauche dans une nouvelle ère, en lui donnant un modèle organisationnel et un projet politique adapté aux exigences de notre siècle ? « Il est trop tôt pour se prononcer », aurait fait remarquer un célèbre dirigeant maoïste. Comme pour le mouvement ouvrier et les Internationales communistes qui ont cherché à l’incarner, ces nouveaux avatars de la gauche radicale ne sauraient être définitivement évalués que dans le temps.

(Image de la vignette et dans l’article sous © de la France Insoumise ; Raoul Hedebouw parlant devant un parterre d’insoumis lors de l’université d’été de LFI en août 2021.)