Nous avons appris avec chagrin le décès d’Irène Kaufer.

De 1997, année de naissance de Politique, à 2016, Irène y écrivit dans chaque numéro ou presque. Elle marqua surtout les colonnes de la revue (ses lecteurs… et lectrices) par son « Café Carabosse », chronique (principalement) féministe qui hébergera une septantaine de textes caustiques « maniant allégrement des figures rhétoriques comme l’exagération ou la mauvaise foi, tout en respectant les faits » pendant 17 ans.

Vous aurez peut-être reconnu le titre de ce femmage qui a été inspiré par une chanson d’Anne Sylvestre, artiste qu’elle affectionnait énormément.

 

 

En attendant un plus long femmage, qui lui sera rendu dans le numéro 121 (décembre 2022) de Politique, voici une sélection de ses textes publiés dans la revue.

  • Débats télévisés : tendances francophones et flamandes (n°120) : Dans ce billet d’humeur, Irène Kaufer avoue sa fascination (critique) pour les débats télévisés et partage son analyse.
  • Le gendermanstreaming pour les nul-le-s (n°94) : En supprimant un « i » au terme gendermainstreaming on obtient « gendermanstreaming », ce qui a l’avantage de coller beaucoup mieux à la politique gouvernementale.
  • Pour l’interdiction du port de la cravate (n°81) : Tout à fait. C’est très inconfortable, ça serre horriblement le cou et en plus c’est dangereux : ça peut se coincer dans une porte, ou un agresseur peut vous attraper le soir dans un parking désert… En plus, je sais que certains ne la portent que sous la pression de leur entourage, et notamment de leur femme ou de leur mère. Car qui achète les cravates, qui les repasse amoureusement ? Les femmes.
  • Le multiculturalisme menace-t-il le féminisme ? (n°63) : Trop souvent, les droits des femmes sont brandis pour souligner les «dangers» du multiculturalisme, par des intellectuels ou des politiques qu’on ne savait pas aussi féministes, comme si les seules menaces contre une «égalité-déjà-là» (selon l’expression de Christine Delphy, qui dénonce le «mythe de l’égalité-déjà-là») ne pouvaient venir que des «autres». Mais quand certaines féministes expriment les mêmes craintes, il faut au moins les écouter.
  • Le travail gratuit des femmes (n°59) : « A partir de 15h05, les femmes travaillent gratuitement », c’est ainsi que la FGTB annonçait sa journée d’action pour l’égalité salariale Syndicats, 13 mars 2009, pour dénoncer l’écart persistant entre femmes et hommes, de l’ordre de 24%. Intention louable, message ambigu…
  • Prostitution: sans hypocrisie ni cynisme (n°57) : La prostitution. Est-ce bien sérieux? Est-ce bien « politique » ? Ces dernières semaines, le sujet est partout : dans les débats télévisés, à la « Une » de la presse, dans des discussions politiques autour de projets de loi…
  • Le racisme c’est bien, le sexisme c’est mieux (n°55) : On peut ironiser à l’infini mais moi, ce qui m’intéresse là-dedans, c’est le traitement médiatique de la candidature de Mme Clinton. Et pour commencer, le silence quant à ses prises de position concernant les femmes.
  • Les fesses de Simone (n°53) : Cette année, moi je préfère célébrer le centenaire de la naissance de Simone de Beauvoir. Car pour ce qui est de « changer la vie », en tout cas celle de nos mères, elle y a contribué, et pas qu’un peu.
  • Les femmes migrent aussi (n°46) : À regarder les images, à écouter les commentaires, on a l’impression que l’immigration est une affaire d’hommes : de jeunes gens partis chercher, au péril de leur vie, de quoi subvenir aux besoins des leurs, tandis que les femmes attendent patiemment à la maison, au milieu d’une ribambelle d’enfants, l’argent qu’enverra le mari, le frère, le fils…
  • Scum, le retour (n°42) : le « SCUM Manifesto » de Valerie Solanas est un cri de révolte explosant en 1968 (1971 pour la version française), comme un crachat à la face d’un monde réduit par la domination masculine à « un gigantesque tas de merde ».

Retrouvez tous les articles écrits par Irène Kaufer ici.